Selon le rapport annuel de l’International Service for the Acquistion of Agri-Biotech Applications, l’ISAAA dévoilé hier, les superficies plantées en cultures transgéniques dans le monde aurait augmenté de 12% par rapport à 2006 pour atteindre 114 millions d’hectares.
Ce rapport produit par l’Isaaa, institut américain financé par la fondation Rockfeller mais aussi par la société Monsanto, révèle donc que « après une douzaine d’années de commercialisation, les cultures biotechnologiques gagnent encore du terrain avec une autre année de croissance et de nouveaux pays qui se joignent à la liste de ses défenseurs« .
Il existe cependant toujours de fortes disparités géographiques puisque 77% des cultures d’OGM restent concentrées dans quatre pays: les Etats-Unis, l’Argentine, le Brésil et le Canada. Quant aux cultures en elles-mêmes, 95% d’entre-elles concernent le soja, le maïs, le coton et le colza. Si le coton connait une forte croissance en Inde, la Chine développe quant à elle une nouvelle culture, celles des arbres transgéniques, tels que des peupliers résistants aux insectes, afin de satisfaire la politique de reforestation du pays.
Autre son de cloche
Les chiffres annoncés par l’Isaa sont largement contestés par l’association Les Amis de la Terre qui publiait mardi une contre-expertise au rapport de l’institut américain. Dans cette contre-expertise, l’association accuse l’Isaaa d’une tendance à la surestimation, notamment en ce qui concerne l’émergence du coton en Inde. Les chiffres de l’Isaaa annonceraient une surface cultivée de 400.000 hectares supérieurs à la statistique gouvernementale.
Par ailleurs, Les amis de la Terre rappellent que « moins de 2% du maïs cultivé en Union Européenne est génétiquement modifié et 5 pays européens ont interdit le maïs OGM Monsanto à cause des preuves de plus en plus nombreuses de son impact négatif sur l’environnement » . De plus, ils soulignent le fait que « la grande majorité des cultures OGM commercialisées jusqu’à présent sont destinées à l’alimentation pour animaux et pour le bétail dans les pays riches et non à nourrir les pauvres. » Sur ce point les propos du président de l’Isaaa sont diamétralement opposés. Il s’affirme convaincu que les OGM ont des retombées économiques et écologiques positives pour les pays du Sud qui souffrent de sècheresse et de faim.
Enfin, Les Amis de la Terre dénoncent l’augmentation de l’utilisation de RoundUp ou de glyphosate, inhérente à l’augmentation des cultures OGM.
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