On connait désormais un nouvel effet du réchauffement climatique : il pourrait accélérer la prolifération des méduses, et plus précisément la plus répandue d’entre-elles, la Pelagia noctulica.
Jacqueline Goy, chercheuse à l’institut océanographique de Paris confie ses inquiétudes dans les colonnes du « Midi-Libre » daté d’hier. »Depuis quelques années, la température de la Méditerranée ne descend pas en dessous de 14°. ce paramètre pourrait entraîner une prolifération permanente de la Pelagia noctiluca, la plus répandue des milles espèces de méduses« . Cette méduse aux piqûres très urticantes constitue néanmoins un marqueur des modifications de l’environnement en raison de son absence de carapace.
Outre le réchauffement climatique, d’autres facteurs interviennent également dans la prolifération de cette espèce. Parmi eux la raréfaction des prédateurs de cette méduse que sont les thons rouges ou les tortues.
Cette prolifération inquiète du fait de la voracité de l’espèce. « Elles sont carnivores et insatiables. Avec un opportunisme certain. les ?ufs et les larves de poissons leur conviennent tout à fait. Manger pour se reproduire, c’est leur « credo »! Une méduse pond pendant trois à quatre mois des millions d’oeufs » explique Jacqueline Goy.
Un déséquilibre du système
En plus du dégout que provoque l’animal chez les baigneurs, les effets sur la biodiversité marines sont importants. « En mer Noire, les méduses ont déséquilibré le système en une dizaine d’années. Il n’y a plus d’anchois. Et, dans la Baltique, il n’y a plus de hareng. Des rejets d’eau chaude provenant de centrales nucléiares ont contribué à ce dérèglement. »
La saison touristique arrivant à grand pas, certaines communes de Méditerranée, comme le Lavandou dans le Var, prennent leurs dispositions, et installe des filets afin de piéger l’espèce tant redoutée. De leur côté, les autorités espagnoles tentent de réintroduire la tortue, friande de Pelagia noctiluca.
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