Michel Barnier, le ministre français de l’Agriculture juge « inacceptable » le nouveau document proposé par l’Organisation mondiale du Commerce, l’OMC, dans le cadre des négociations agricoles. Ces propositions seraient trop préjudiciables à l’agriculture européenne.
A la sortie d’un tour de table avec dix-neuf homologues européens, Michel Barnier s’est exprimé devant la presse. « Nous sommes prêts à dire tous ensemble que le dernier papier Falconer (du nom du médiateur chargé du groupe de négociation sur l’agriculture) est inacceptable, encore plus déséquilibré que les précédentes copies« .
Selon le ministre français, la proposition de l’OMC « met en cause des pans entiers de l’activité agricole européenne, notamment dans le domaine des fruits et légumes ou de l’élevage (…) Le sentiment général de tous mes collègues, c’est qu’il vaut mieux pas d’accord qu’un mauvais accord sur l’économie agricole« .
L’agriculture n’est pas une variable d’ajustement
Michel Barnier dénonce le texte qui présente « des concessions supplémentaires en matière de tarifs douaniers qui ne sont pas acceptables à nos yeux, surtout à un moment où l’on est tous soucieux de la croissance européenne et qu’on constate dans cette croissance la part que tient l’économie agricole (…) Nous ne pourrons pas accepter que l’agriculture soit la variable d’ajustement d’un mauvais accord« .
Le Français était à l’initiative de cette réunion des ministres européens de l’Agriculture, réunion boudée par le Royaume-Uni, les Tchèques, Malte, la Lettonie, la Suède, le Danemark et l’Estonie. Cependant, forte du soutien des vingt autres ministres, Mariann Fisher-Boel pourra exiger du commissaire au Commerce Peter Mandelson « une ligne responsable et dure« .
Ce dernier aurait d’ores et déjà lancé une mise en garde: « ou il y a un accord dans les tous prochains mois ou il sera difficile de rouvrir les négociations du cycle de Doha« . Pour rappel, le cycle de négociations de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, oppose les pays en développement, qui dénoncent les subventions agricoles des pays riches, à ces derniers qui réclament une baisse des barrières douanières pour les produits industriels et les services.
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