Jean-Louis Borloo a retenu la première mesure proposée par le comité opérationnel « mer et littoral » du Grenelle de l’environnement : la mise en place d’un tableau de bord des mers et océans sous juridiction française. A la demande du ministre d’Etat, l’Ifremer et l’Agence des aires marines protégées s’engagent sur le projet et signent une convention de collaboration ambitieuse.
Dresser l’état des lieux des eaux sous souveraineté ou juridiction française et de ses usages, et en assurer le suivi, c’est pour le Comité opérationnel « Mer et Littoral » du Grenelle de l’environnement qui se réunissait hier matin, à Paris, la condition préalable et nécessaire pour dégager ensuite des mesures de gestion cohérentes sur l’ensemble de l’espace marin pour lequel la France exerce des responsabilités et envers lequel elle a aussi des devoirs.
Cette préoccupation rejoint celle de Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la mer et de la protection de la nature. Le projet retenu comprend trois grands volets : engager une politique d’acquisition de données, construire une grille d’indicateurs et clarifier les objectifs de gestion. La création de ce tableau de bord des eaux sous juridiction française doit servir d’appui aux politiques publiques de gestion de l’espace marin et permettre de communiquer auprès du grand public et des professionnels.
Une convention-cadre de 5 ans
Le ministre souhaite que ce dossier progresse rapidement et demande à l’Ifremer et à l’Agence des aires marines protégées d’en prendre la responsabilité. Les deux établissements publics ont signé ce matin une convention-cadre de 5 ans qui place le développement de ce tableau de bord au c?ur de leur collaboration. Les chercheurs et les experts vont devoir définir ensemble les nombreuses données à collecter, choisir des indicateurs écologiques et socio-économiques à la fois adaptés au contexte national mais aussi cohérents avec les obligations de la France sur le plan international.
La pertinence des indicateurs proposés est dépendante de l’évolution des connaissances, des besoins de nouveaux gestionnaires et des nouvelles approches. Par ailleurs, les données et les indicateurs sont généralement fragmentaires, éclatés ou difficiles à renseigner faute d’informations. Ils sont souvent inexistants sur l’espace marin outre-mer qui représente pourtant 97 % du domaine maritime français.
Des indicateurs cohérents
Il est donc indispensable aujourd’hui de disposer d’un noyau d’indicateurs identiques, s’appuyant sur une stratégie de collecte de données à long terme, et cohérents pour l’ensemble de l’espace marin français, seconde nation maritime du monde (11 000 000 km², la seule présente sur trois océans). L’élaboration de cette grille de lecture permettra ainsi de comparer des zones entre elles et d’obtenir un diagnostic global de l’état de nos mers et océans. Une lecture simple et accessible des informations facilitera l’élaboration de constats annuels, permettra ainsi de détecter et suivre les évolutions significatives au cours du temps et de mettre en ?uvre des mesures de gestion adaptées.
Au final, le tableau de bord pourrait reprendre la forme des trois cartes thématiques (écosystèmes, patrimoine naturel, usages) couvrant les grands domaines océaniques de l’espace marin français.
Commentaires récents