Nouveau record historique pour l’or noir

puits_petrole.jpgSuite à des craintes de diminution de l’offre de brut, le baril de pétrole a atteint hier un nouveau record à la Bourse de New York. En touchant en séance 100,10 dollars, le baril de « light sweet crude » de référence pour livraison en mars a dépassé son précédent record datant du 3 janvier dernier (100,09 dollars).

Hier, le « light sweet crude » négocié à New York a gagné 4,51 dollars sur une seule séance. Pour la première fois, il a clôturé au-delà du seuil symbolique des 100 dollars (à 100,01 dollars).

A Londres, le brent de la mer du Nord pour livraison en avril a atteint 98,70 dollars en séance, soit 20 cents de plus que lors du précédent record datant du 3 janvier, pour clôturer sur un nouveau record, à 98,56 dollars (plus 3,65 dollars).

« Cette euphorie du marché pétrolier révèle le retour en force de fonds spéculatifs sur les marchés des matières premières« , a expliqué à l’AFP Mike Fitzpatrick, analyste chez MF Global.

Des facteurs « inquiétants »

Après avoir empoché leurs bénéfices suite à la première flambée des prix du pétrole début janvier, les fonds spéculatifs ont ressurgi hier, alléchés par une combinaison de facteurs « inquiétants » pour l’offre mondiale de brut comme « la réelle possibilité que l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) réduise sa production, l’explosion d’une raffinerie au Texas et les tensions persistantes entre les Etats-Unis et le Venezuela« , a indiqué à l’AFP Bart Melek, analyste chez BMO Capital.

Représentant 40% de la production mondiale de brut, le cartel pourrait réduire sa production lors de sa prochaine réunion (le 5 mars prochain) pour empêcher que les prix ne s’effondrent après la fin de l’hiver. Lors de leur dernière réunion, les treize membres de l’Opep avaient maintenu le niveau de production du pétrole.

Selon les analystes, l’explosion d’une raffinerie texane qui traite 70.000 barils de brut par jour et qui ne rouvrira pas tant que les causes de l’incendie ne sont pas connues, a porté un coup à l’approvisionnement de brut.

Selon Mike Fitzpatrick, la querelle entre le groupe pétrolier américain ExxonMobil et le Venezuela va continuer d’entretenir une hausse des prix. Après qu’ExxonMobil ait indiqué avoir obtenu de la Haute Cour de Londres le gel de 12 milliards de dollars d’actifs de la compagnie nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA), Hugo Chavez a annoncé le 10 février dernier que son pays n’enverra plus « une goutte de pétrole vers l’empire des Etats-Unis« .

Baisse de la production nigérienne

Au Nigeria, premier producteur d’or noir africain, la production a diminué d’un quart du fait des violences, des enlèvements d’expatriés et des sabotages.

« Si demain nous avons des indices économiques indiquant un mauvais état de l’économie américaine« , première consommatrice mondiale d’énergie, « les prix du pétrole vont redescendre rapidement« , a précisé Bart Melek. En effet, un ralentissement de la croissance aurait des conséquences sur la demande de brut.

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