Les entreprises allemandes sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à la santé de leurs salariés.
Des cours d’alimentation saine, à la salle de méditation, de repos ou de sport sur le lieu de travail, en passant par les médecins ou psychologues d’entreprise… certaines sociétés allemandes font tout leur possible pour prendre soin de leurs salariés.
« Seuls 250 des 800 plus grands groupes allemands prennent vraiment au sérieux la santé de leurs salariés« , a précisé au quotidien « Les Echos » paru le 19 février Oliver-Timo Henssler, de l’institut de recherche EuPD et auteur d’une étude consacrée au sujet. L’étude réalisée chaque année depuis trois ans prend en compte une quarantaine de paramètres parmi lesquels l’évaluation des services santé proposés aux salariés, la façon dont est gérée la politique de santé, ou la mesure de l’efficacité de ces politiques.
« Globalement, on peut dire que les cinq premières entreprises du classement se tiennent. L’écart est par contre considérable avec le reste des entreprises qui ont participé à l’étude« , a ajouté Oliver-Timo Henssler.
« Inciter les salariés à prendre soin d’eux »
« Comme bien d’autres entreprises, nous avons pris conscience des problèmes qui nous attendent si nous n’agissons pas maintenant sur l’allongement de la vie professionnelle« , a expliqué Ralf Franke, responsable de la politique de la santé chez Daimler. « L’objectif de notre politique de santé est d’inciter les salariés à prendre soin d’eux et de faire en sorte qu’ils souffrent le moins possible de maladies chroniques après 50 ans« .
« Le fait d’avoir un travail est déjà en soi un facteur de santé« , a indiqué Andreas Tautz, responsable de la politique de la santé de la Deutsche Post. « On sait que les gens qui n’ont pas de travail ont une espérance de vie plus courte, et pas seulement à cause d’une consommation plus élevée d’alcool ou de tabac. Lorsqu’un salarié se porte mal, c’est souvent lié à un problème de motivation. Les risques d’infarctus, les problèmes de dos sont bien plus élevés chez les salariés qui ont l’impression que leur travail n’est pas reconnu. La meilleure action de prévention est de signaler à un salarié qu’on apprécie son travail« .
Un coût difficile à estimer
Chez Unilever, les employés stressés ou fatigués peuvent se rendre dans deux salles de méditation et de repos. « Mieux vaut se reposer une demi-heure sur le lieu de travail et repartir efficace après une courte pause que de dormir debout toute la journée« , a déclaré Olaf Tscharnezki, responsable de la politique de santé du groupe.
« Il est difficile d’appréhender le coût d’une politique de la santé« , a précisé Oliver-Timo Henssler. « Dans l’industrie automobile, on estime le coût à 120 euros par salarié et par mois. Les caisses de santé allemande parlent elles de 60 à 80 euros par mois« . Pour Andreas Tautz, « chaque euro investi dans la santé et la motivation suscite un retour sur investissement de 2,50 à 10 euros ! ».
Commentaires récents