Selon une étude de l’Insee publiée jeudi, beaucoup de femmes ont des conditions de travail difficiles qui ne sont pas assez reconnues : travail morcelé, gestes répétitifs, postures pénibles, forte contrainte psychologique.
Si plus de femmes exercent dans le secteur des services que dans l’industrie, elles semblent être moins exposées aux risques professionnels que les hommes. Pourtant dans son ouvrage « Regards sur la parité », l’Insee indiqué que 58% des cas de troubles musculo-squelettiques (TMS) concernent des femmes.
Or, ce sont ces troubles musculo-squelettiques, première cause de reconnaissance de maladie professionnelle en France, qui sont avec les maladies liées à l’amiante responsables de la hausse du nombre de maladies professionnelles reconnues ces dernières années. En 2003, ces troubles ont entraîné 68% des maladies professionnelles avec arrêt de travail.
Des gestes répétitifs
Selon l’Insee, le travail des femmes, qui souvent caractérisé par le travail sur écran, les stations debout prolongées et les gestes répétitifs, est plus morcelé que celui des hommes : 61% des femmes, contre 56% des hommes, doivent souvent abandonner une tâche pour une autre plus urgente.
Les femmes sont également davantage exposées que les hommes aux agents nettoyants et aux produits liés à la stérilisation. Exception faite des cadres, elles sont plus nombreuses que les hommes à subir une très forte demande psychologique, tout en disposant d’une faible latitude décisionnelle.
Plus forte probabilité d’être exposé au risque TMS
Dans une même catégorie socioprofessionnelle, la probabilité d’être exposée au risque TMS est 22% supérieure pour les femmes que pour les hommes. Ceci est du à la répartition des tâches. Ainsi dans le nettoyage, les hommes conduisent les machines alors que les femmes utilisent le chiffon, une tâche plus fatigante.
Dans le découpage de la viande, les hommes débitent les carcasses à la tronçonneuse et portent plus souvent les charges tandis que les femmes découpent les filets au couteau. 42% d’entre elles effectuent des gestes répétitifs avec un temps de cycle de moins d’une minute contre 27% des hommes.
Selon l’Insee, « aux préjugés qui déterminent la répartition des tâches au sein du collectif de travail« , s’ajoutent les problèmes liés aux outils de travail standardisés qui restent le plus souvent adaptés à un homme.
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