Michel Barnier a pris connaissance des déclarations de Ségolène Royal lors de sa visite au 45e Salon International de l’Agriculture réclamant « une réforme en profondeur » de la Politique agricole Commune (PAC) et demandant une « répartition urgente, plus juste des aides à l’agriculture ».
Le ministre de l’Agriculture enregistre avec satisfaction l’engagement de la candidate malheureuse de la dernière élection présidentielle en faveur d’une réforme en profondeur de la PAC. Sa conviction rejoint les orientations fixées par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, dès le mois de septembre dernier à Rennes, en faveur d’une refondation de la PAC. Le Président de la République a ainsi précisé samedi dernier au Salon de l’agriculture que la France engagera sous Présidence française, une véritable discussion avec chacun de nos partenaires européens « avec le double objectif d’une meilleure gestion des risques climatiques, sanitaires et économiques et du maintien de l’activité de production dans les territoires fragiles« .
Michel Barnier considère cependant, à la différence de Ségolène Royal, que cette refondation de la PAC, déjà préparée dans le « Bilan de santé » qui s’appliquera dès 2009, doit apporter des solutions en traitant les causes des difficultés actuelles.
De nouveaux outils
Il est, en effet, de plus en plus nécessaire de créer de nouveaux outils dans la PAC pour gérer les crises climatiques et sanitaires et compenser leurs conséquences économiques. De même, il est indispensable de préparer de nouveaux mécanismes pour tenir compte de la fluctuation croissante du prix des matières premières agricoles.
Par ailleurs, le maintien d’activités de productions agricoles dans certaines zones fragiles (zones de montagne, zones rurales en déprise, etc….) ou pour certains modes productions plus coûteux (agriculture biologique) requiert une réorientation adaptée des outils communautaires.
Plutôt que dans la seule voie privilégiée par Madame Royal, celle de répartir différemment les aides entre agriculteurs et d’aider d’avantage certaines catégories au détriment des autres, c’est d’abord autour de ces solutions répondant aux nouveaux défis de l’agriculture que doit se structurer la refondation de la PAC. C’est seulement à ces conditions qu’il sera possible d’assurer un développement durable de l’agriculture française rémunérant correctement les producteurs et garantissant aux consommateurs une alimentation sûre, suffisante et de qualité.
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