L’enquête sur le prix de l’eau réalisée par l’association de consommateurs UFC-Que-Choisir en fin d’année dernière continue à produire ses effets. Ainsi, le débat sur la gestion publique ou privé du service de l’eau dans les communes alimente les débats de campagne des prochaines élections municipales. Deux exemples, à Paris et Rennes.
A Paris, le maire PS sortant, candidat à sa propre succession, Bertrand Delanoë a promis de confier à un « opérateur public unique » la gestion de l’eau de la capitale, et ce , dans le but de stabiliser le prix de l’eau. A l’heure actuelle si l’eau de la capitale est produite et transportée par un organisme public Eau de Paris, sa distribution a été confiée à Suez et Veolia qui se partage le marché. Leurs contrats se terminent en 2009 et 2011.
Les Verts rennais veulent éjecter Veolia
A Rennes, la question du prix de l’eau divise au sein même de la majorité municipale. Ainsi, alors qu’une liste PS/Verts était prévue pour ces élections municipales, le sujet de la gestion de l’eau a fait explosé cette formation. En effet les Verts rennais prônent la remunicipalisation de la gestion de l’eau alors même que le maire actuel PS, Edmond Hervé a renouvelé en 2004 sa délégation à Veolia.
En constante progression depuis 2005, le prix de l’eau a augmenté en 2007 de 3,2 %, à 3 euros le mètre cube en moyenne, en raison de l’inflation, selon la fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), qui rassemble les grands groupes. Mais pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, l’eau est surfacturée dans de nombreuses agglomérations.
Des « bénéfices faramineux »
L’association critique les « bénéfices faramineux » de Veolia et Suez et milite pour un retour de la gestion de l’eau en régie publique. Les services de l’eau potable sont assurés à 69 % par trois groupes privés, Veolia (39 %), Suez (19 %) et la Saur (11 %), en « délégation », à 28 % par des opérateurs publics (collectivités locales), en « régies », et enfin à 3 % par des PME. Le traitement des eaux usées (assainissement) est assuré à 54 % par les trois mêmes groupes et à 45 % par des opérateurs publics.
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