La plateforme technologique européenne de l’acier (ESTEP) a décidé hier de lancer une seconde phase du programme de recherche sur la sidérurgie à très faibles émissions de CO2. ULCOS-II sera un des efforts de recherche et de développement (R&D) les plus ambitieux visant à réduire les émissions de CO2 produites par l’élaboration de l’acier.
Le projet UCLOS en cours rassemble des sidérurgistes, des entreprises de la chaîne d’approvisionnement en acier, des laboratoires et des universités, en vue de concevoir des technologies révolutionnaires permettant de fortes réductions des émissions de CO2 provenant des aciéries; il bénéficie déjà d’une dotation de près de 30 millions d’euros au titre des programmes de recherche de l’UE, notamment le Fonds pour la recherche sur le charbon et l’acier géré par la Commission européenne. La prochaine phase nécessitera des niveaux importants d’investissement: le premier pilote à l’échelle industrielle est estimé à 300 millions d’euros.
« La Commission européenne est engagée à encourager l’industrie à réduire ses émissions de CO2, et la recherche joue un rôle crucial à cet égard« , a déclaré M. Janez Poto?nik, membre de la Commission chargé de la science et de la recherche. « La plateforme technologique européenne de l’acier et les travaux menés dans le cadre du programme ULCOS constituent de bons exemples des efforts d’un secteur pour mettre au point les technologies lui permettant de maintenir sa compétitivité« .
La sidérurgie, un secteur engagé
M. Michel Wurth, président du comité directeur de l’ESTEP, a déclaré : « Cette décision importante montre que la sidérurgie européenne est fortement engagée à apporter sa contribution à la lutte contre le changement climatique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En outre, elle démontre que ce secteur a la capacité d’assumer ses responsabilités tout en cherchant à améliorer sa compétitivité« .
L’industrie européenne de l’acier a réduit de 50% ses émissions au cours des 40 dernières années. Les technologies fondées sur le carbone approchant leurs limites physiques en ce qui concerne le rendement énergétique, les sidérurgistes ont décidé d’investir dans la R&D à long terme en vue de mettre au point des technologies révolutionnaires permettant de réduire encore davantage les émissions de CO2 des aciéries. Telle est la raison d’être de la plateforme technologique européenne de l’acier, lancée début 2003 avec le soutien de la Commission européenne. ULCOS, mené par un consortium de 48 partenaires européens, est le plus grand projet en collaboration mis en ?uvre sous l’égide du 6e PC et du Fonds pour la recherche sur le charbon et l’acier.
4 « pistes »
Une stratégie a été mise en place en vue de réaliser les ambitieux objectifs d’ULCOS, d’abord en validant les concepts de procédés puis en réalisant des pilotes de démonstration pour les plus prometteurs. Quatre « pistes » permettant d’envisager une réduction des émissions d’un facteur de deux ou plus à long terme ont été sélectionnées pour poursuivre les recherches, sur un total initial de 80 possibilités. À la suite d’une étude à l’horizon 2050, les quatre procédés sélectionnés seront testés. Chacun d’entre eux doit faire l’objet d’une évaluation plus approfondie en ce qui concerne ses performances technologiques, industrielles, économiques et environnementales.
Le programme ULCOS-II, qui a reçu hier le feu vert de la plateforme technologique, comportera plusieurs pilotes à plus grande échelle afin de tester au niveau industriel les technologies les plus prometteuses à moyen et à long terme. Sauf dans les cas d’abondance d’électricité à faibles émissions de carbone, chaque piste devra être associée à un système de piégeage et de stockage du carbone, une technique qu’il faudra adapter judicieusement aux caractéristiques particulières du secteur. La première piste qui sera évaluée à l’échelle industrielle sera fondée sur la technologie du haut fourneau à recyclage des gaz de gueulard et le piégeage-stockage du carbone.
Réduction des émissions de CO2
Cette recherche nécessitera des investissements considérables, estimés à environ ?300M pour la mise en ?uvre du haut fourneau avec recyclage des gaz (TGR-BF). Le résultat de cette recherche sera une technologie de capture, de transport et de stockage du CO2, qui permettra de produire l’acier en réduisant très fortement les émissions de CO2. Cette technologie sera développée conformément aux objectifs européens de capture et de stockage de CO2 et à leur acceptation par le public. La Plateforme européenne de l’acier travaillera avec la Plateforme technologique Zéro Emissions qui se concentre aussi sur les recherches concernant la capture, le transport et le stockage du CO2.
Lors de sa réunion, le comité directeur a également accordé un fort soutien à plusieurs autres grands projets environnementaux, tels que les procédés indépendants de l’échelle et à faible consommation énergétique, l’utilisation durable des ressources, l’incidence sociétale de la mise au point de nouveaux matériaux, la fabrication intelligente et les bâtiments économes en énergie, en tandem avec la plateforme technologique européenne de la construction (ECTP).
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