L’adaptation au changement climatique, les énergies renouvelables, l’appauvrissement de la biodiversité et le déboisement étaient les grandes priorités de l’ordre du jour de la toute première réunion entre les ministres de l’environnement de l’Union européenne et leurs homologues des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est tenue à Bruxelles mardi dernier.
Ces questions sont particulièrement importantes étant donné leur incidence sur la prospérité économique des États membres de l’Union européenne et des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Les questions soulevées lors de cette réunion serviront de base aux débats qui seront engagés lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra à Lima, au mois de mai. Plus de vingt-quatre ministres de l’Union européenne, d’Amérique latine et des Caraïbes étaient présents au sommet.
Le ministre slovène de l’environnement, Janez Podobnik a déclaré à cette occasion : « La lutte contre le changement climatique est la principale tâche à laquelle doit s’atteler l’humanité dans le domaine de l’environnement et du développement. Les conséquences négatives de notre comportement sont déjà perceptibles et si nous ne réagissons pas immédiatement à l’échelle mondiale, elles deviendront ingérables. C’est pourquoi les pays de l’Union européenne, d’Amérique latine et des Caraïbes ont décidé de lancer un dialogue politique stratégique sur l’environnement lors du 4e sommet qui a réuni ces pays à Vienne en 2006« .
Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a déclaré quant à lui : « Géographiquement séparée de l’Amérique latine et des Caraïbes, l’Europe a néanmoins un environnement et un avenir communs avec celles-ci et connaît les mêmes problèmes. Pour résoudre la plupart de ceux-ci, il faut réagir à l’échelle mondiale. L’Union européenne s’est engagée dans la lutte contre le changement climatique, par exemple, mais elle ne pourra remporter cette bataille sans le soutien de ses partenaires des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ces pays étant un réservoir pour la diversité biologique et les forêts, il est absolument essentiel que nous coopérions pour mettre un terme à la disparition des espèces et de leur habitat. »
Nouvel élan pour le partenariat UE-Amérique latine/Caraïbes
La réunion des ministres de l’environnement des deux régions est l’amorce d’un processus destiné à accorder davantage de poids aux questions environnementales dans le partenariat UE-Amérique latine/Caraïbes. Jusqu’à présent, la relation entre les États membres de l’Union européenne et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes était largement axée sur les sous-régions telles que les Caraïbes, la communauté andine et Mercosur, et sur des pays particuliers tels que le Brésil et le Mexique.
Cette réunion avait pour finalité de définir des priorités communes et d’instaurer une coopération entre les États membres de l’UE et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle a préparé le terrain pour le sommet de Lima, en mai prochain, durant lequel les chefs d’État et de gouvernement discuteront du renforcement de la coopération entre les deux régions. Compte tenu des liens historiques, culturels et économiques qui unissent l’Union européenne et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, il est indispensable que ces deux régions ?uvrent ensemble pour régler des problèmes mondiaux.
Réservoir de ressources naturelles
L’Amérique latine dispose de ressources naturelles considérables et d’une biodiversité particulièrement riche. Abritant 40 % des espèces végétales et animales mondiales, elle est réputée être la région du monde possédant la plus grande richesse biologique. Pour préserver cette richesse, il faut en assurer une bonne gestion et en prendre soin, d’autant plus que la région doit faire face à des problèmes environnementaux.
Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes subissent déjà les conséquences du changement climatique et des catastrophes naturelles. Au cours des dernières années, par exemple, la côte ouest de l’Amérique du Sud a connu une augmentation substantielle de la pluviométrie alors que de nombreuses régions situées plus à l’intérieur du continent ont souffert de la sécheresse. Les glaciers d’Amérique du Sud sont menacés et leur disparition entraînerait une importante diminution de la quantité d’eau disponible pour la consommation humaine, l’agriculture ou la production d’énergie.
La diversité biologique pâtira aussi sévèrement du changement climatique, celui-ci risquant de menacer d’extinction de nombreuses espèces des régions tropicales. L’augmentation du niveau de la mer aura de lourdes conséquences sur les îles des Caraïbes où la moitié de la population vit dans un rayon de 1,5 kilomètre de la côte.
Aide de l’Union européenne en faveur de l’environnement dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes
Au cours des dernières années, l’Union européenne a soutenu de nombreuses initiatives environnementales dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. De 2002 à 2007, elle a notamment apporté un concours de 345 millions ? à des activités dans le domaine de l’environnement et du changement climatique parmi lesquelles la promotion des énergies renouvelables, la prévention des catastrophes, la gestion des ressources naturelles, la préservation des forêts et de la biodiversité, ainsi que la désertification.
De 2002 à 2006, l’UE a assuré le cofinancement de 74 projets scientifiques et de recherche, pour un montant total de 210 millions ?, consacrés au changement climatique et plus précisément aux mesures d’atténuation et d’adaptation, à la gestion intégrée des écosystèmes, à la gestion des eaux et des zones côtières, à la biodiversité et aux conséquences des problèmes environnementaux sur la santé.
Au cours de la période 2007-2010, l’UE devrait allouer 100 millions ? à des projets mis en ?uvre en Amérique latine et aux Caraïbes dans le domaine de la gestion des forêts, du déboisement, de la gouvernance et de l’adaptation au changement climatique. Ce concours sera complété par une aide financière accordée à des projets axés sur des thèmes tels que l’environnement et la gestion des ressources naturelles, y compris l’énergie (ENRTP), et par le financement de projets de recherche au titre du 7e programme-cadre de recherche. La Banque européenne d’investissement mettra également à disposition quelque 2,8 milliards ? sous forme de prêts pour des projets traitant de la durabilité environnementale, de l’atténuation du changement climatique, de la réduction des gaz à effet de serre, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, ainsi que du captage et du stockage du dioxyde de carbone.
En matière de prévention des catastrophes, l’Union européenne devrait consacrer quelque 24 millions ? aux Caraïbes dans le cadre de sa stratégie de prévention et de réduction des catastrophes dans les pays en développement, stratégie qu’elle adoptera en octobre prochain.
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