Avec notamment une main d’?uvre vieillissante et une offre de formation qui se raréfie, la France, actuel numéro deux mondial du nucléaire derrière les Etats-Unis, pourrait manquer de personnel qualifié pour ses centrales nucléaires. Afin de ne pas se trouver dans cette situation, des mesures doivent rapidement être prises.
« La question de la main d’oeuvre vieillissante donne des insomnies à de nombreux PDG« , a indiqué Capgemini. Avec de nombreux départs à la retraite, « il est probable que l’impact sera plus prononcé dans le secteur nucléaire en raison de la spécificité de la formation, de l’expérience et des critères d’acquisition des licences« .
10.000 embauches prévues par EDF
EDF doit embaucher 10.000 personnes durant la prochaine décennie, dont la moitié spécialisées dans le nucléaire, a indiqué à Reuters Laurent Turpin, directeur de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN).
« Ceci signifie 500 nouveaux ingénieurs par an dont 20% dans des projets internationaux« . Le problème est qu’il n’y a que 350 ingénieurs spécialisés dans le nucléaire qui sortent chaque année des écoles. Il faudrait que les formations spécialisées dans le nucléaire concernent ces trois prochaines années environ 1.000 ingénieurs par an. Mais depuis la catastrophe de Tchernobyl survenue en 1986, le nucléaire souffre d’une mauvaise image.
D’après Colette Lewiner de Capgemini, « il y a à travailler en amont au niveau des universitaires et de l’opinion des élèves« . « On a besoin de faire des présentations dans les forums, être sur les campus et discuter avec les étudiants. Il n’y a pas de sensibilisation suffisante aux problèmes énergétiques et au besoin de production« .
« Un facteur de ralentissement »
Pour Jean-Marie Chevalier, directeur du centre géopolitique de l’énergie de l’Université Paris Dauphine, le manque de main d’oeuvre « pourrait être un facteur de ralentissement pour le programme nucléaire français« . « Par exemple, au lieu de construire une centrale en 8 ans, cela pourrait prendre entre 10 et 12 ans« .
Areva, le leader mondial du nucléaire prévoit de recruter 12.000 ingénieurs et techniciens dans le monde en 2008, dont 4.000 à 5.000 en France.
Chez EDF, le plus grand opérateur nucléaire du monde, « le recrutement de compétences va être un élément majeur« , a prévenu Pierre Gadonneix, PDG du groupe électrique.
Commentaires récents