Au tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre du procès de l’hormone de croissance, Henri Cerceau, ancien directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) chargée de conditionner l’hormone de croissance en médicament dans les années 80, a réprimé ses sanglots lorsqu’il est apparu à la barre. « Depuis que j’ai connu ce gouffre, j’ai été hanté par le désir de comprendre », a déclaré le pharmacien.
Hier, Michel Goldberg, chercheur à la retraite, a contredit l’argumentation de l’un de ses collègues, Paul Cohen. Ce dernier avait accusé l’Unité de Radio-Immunologie analytique (Uria) de l’institut Pasteur, chargée d’extraire et de purifier l’hormone de croissance, fabriquée à partir d’hypophyses prélevées sur les cadavres, d’avoir commis une « faute professionnelle grave« .
Fin février, Paul Cohen avait indiqué qu’il « eut été souhaitable que l’institution prestigieuse (l’institut Pasteur) mette à disposition (de l’Uria) des locaux décents et un personnel étoffé« . L’institut Pasteur aurait également dû « fournir une palette de scientifiques et de spécialistes extérieurs à l’institution qui, une fois par an, auraient été amenés à donner leur avis« . « Ces avis sont précieux. Si un panel pareil avait été mis en place, il n’aurait pas laissé certaines pratiques » se poursuivre, avait-il continué.
Un « risque sous-estimé »
Selon Marc Girard, consultant en médicament, l’ensemble des acteurs intervenant dans la fabrication de l’hormone de croissance n’a pas respecté les obligations de sécurité. « Le risque a été sous-estimé et le nombre de victimes a été sous-évalué même encore aujourd’hui« , a-t-il déclaré.
Après de nombreux débats techniques et contradictoires, les familles des 111 victimes des hormones de croissance infectées viendront témoigner à la barre vers la fin du mois.
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