La Journée mondiale de l’eau hier a été l’occasion pour Jean-Louis Borloo, en visite à Nancy, de faire le point sur la situation hydrique mondiale et en France, l’importance d’un assainissement de qualité et de lancer un appel fort pour une meilleure gestion de la ressource par chacun.
L’eau est de loin notre bien commun le plus précieux car elle touche aux conditions mêmes de la vie. Gaspiller l’eau c’est gaspiller notre capital de vie et celui de nos enfants. Or, nos ressources sont soumises actuellement à des pressions croissantes : hausse de la population, intensification de l’agriculture, densification urbaine et industrielle…
L’eau est absolument indispensable dans notre mode de vie. On la prélève dans la nature pour nos différents besoins. On en fait de l’eau potable. Puis on doit la traiter avant de la restituer dans la nature pour éviter les pollutions. « On a donc devant nous d’une part la bataille de l’eau potable et d’autre part la bataille des eaux usées à gagner »,rappelle Jean-Louis Borloo.
La bataille des eaux usées
Aujourd’hui, toutes les stations d’épuration de France sont véritablement engagées dans une procédure de mise aux normes. La mise en marche pour gagner la bataille de l’assainissement, c »est fait collectivement. En septembre 2007, 146 stations parmi les plus importantes n’étaient pas conformes. Depuis, ce sont 57 stations qui se sont mises en conformité.
De plus, la totalité des 88 stations restantes ont toutes contractualisé avec les agences de l’eau avec un planning précis de réalisation de travaux et un montage financier clair et ambitieux. D’ici fin 2010, on atteindra 98% de conformité de notre parc général de stations d’épuration et 100% avant fin 2011. Un suivi mensuel de l’état d’avancement des travaux sera poursuivi.
La bataille de l’eau potable
La France, pourtant pays tempéré manque d’eau. Avant de chercher à mobiliser de nouvelles ressources, il faut utiliser de la façon la plus efficace possible l’eau disponible et éviter les gaspillages. La part des économies d’eau que peuvent faire les collectivités ou les particuliers est loin d’être négligeable : quelques 600 Million de m3 d’économie possible pour chacune de ces catégories. En effet, un réseau bien entretenu peut atteindre un taux de fuite de 15%.
Jean-Louis Borloo, en déplacement à Nancy hier a appellé toutes les collectivités de France à engager très vite des diagnostics de leurs réseaux pour identifier les secteurs fuyards et établir un programme de travaux pour y remédier.
Les apports du Grenelle Environnement
Le Grenelle Environnement va permettre d’accélérer encore le mouvement. Il s’agit de :
– généraliser les inventaires du patrimoine, indispensables pour construire une stratégie d’entretien et de renouvellement des réseaux à même de réduire les pertes du réseau. Nous allons l’intégrer dans la loi Grenelle.
– étendre à toutes les communes la publication des taux de fuites et rendement des réseaux, qui n’est prévu aujourd’hui que pour les services les plus importants.
– conditionner les aides des agences de l’eau pour la création de ressources à des valeurs minimales de rendement des réseaux d’eau et/ou de valeurs maximales des indices linéaires de perte, ce dernier indicateur étant plus pertinent car il tient compte des linéaires de réseaux par abonné,
– inciter à l’intercommunalité. Les collectivités seules n’ont souvent pas la taille critique. Près de 13 000 syndicats d’eau ou d’assainissement desservent moins de 3 000 habitants. Il leur est difficile de faire face financièrement aux travaux de renouvellement simplement imposés par le vieillissement des canalisations.
Mieux gérer notre consommation d’eau
Individuellement, nous pouvons faire, par des mesures simples et peu couteuses, des économies importantes. Ces économies d’eau se traduisent par des économies tout court sur la facture d’eau.
Chacun consomme en moyenne aujourd’hui 165 litres d’eau. En prenant des douches plutôt que des bains (50 l contre 150 l pour un bain) et en équipant les robinets de réducteurs de débits et de pression, on peut diviser par 2 cette consommation, soit une économie de 24 000 litres par an. En se dotant de toilettes économes avec une chasse d’eau à double débit, économie de 12 000 litres par an.
En Privilégiant des équipements électroménagers économes en eau, de classe A pour la consommation en eau, à l’occasion de leur renouvellement. Cela représente une économie de 7 200 litres par an. En Récupérant l’eau de pluie pour le jardin ou le lavage des voitures : économie de 10 000 à 20 000 litres par an.
Tous ces gestes simples permettent à peu de frais de diminuer de 30 à 50% sa consommation domestique en eau. Si chacun fait cet effort, c’est près de 500 à 600 Millions de m3 supplémentaires par an qui peuvent être économisés.
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