Il y a deux ans, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) a demandé à Airparif de réaliser « une étude exploratoire à caractère descriptif sur l’exposition individuelle d’un échantillon de franciliens à la pollution atmosphérique et plus particulièrement à 3 polluants : le dioxyde d’azote, le benzène et le formaldéhyde ».
Comme le précisé l’Afsset, cette étude avait plusieurs objectifs :
– « Caractériser la dispersion de l’exposition à la pollution atmosphérique (au cours de la journée) d’un échantillon de franciliens, sur la base d’un panel d’étude regroupant 150 personnes ;
– Positionner les niveaux de concentrations auxquels sont soumis les individus par rapport aux niveaux de pollution mesurés aussi bien en air intérieur qu’à l’extérieur ;
– Identifier dans quelle mesure cette exposition peut être approchée à partir des données de surveillance de la qualité de l’air couramment disponibles« .
Des volontaires ont porté des colliers de mesure durant deux journées. Ils étaient répartis en quatre catégories en fonction de leur mode de transport : les piétons et cyclistes, les automobilistes, les usagers des transports en commun et les sédentaires. Ce dernier groupe sert de référence : il s’agit de personnes passant la majeure partie de leur journée chez eux. « Chaque volontaire devait également renseigner ses activités par tranche de 15 minutes. Les mesures ont été effectuées deux journées, l’une en hiver, l’autre en été« , a précisé l’Afsset.
Durant ces deux journées, « des mesures ont été effectuées simultanément sur quatre stations d’Airparif, représentatives des niveaux de pollution à proximité du trafic (Boulevard périphérique à la porte d’Auteuil) et des niveaux de fond à Paris (Les Halles, 1er arrondissement) mais aussi en petite couronne (Issy-les-Moulineaux) et en grande couronne (Cergy-Pontoise)« .
Une exposition aux polluants
« D’une façon générale, on constate qu’en moyenne, pour le benzène et le dioxyde d’azote, les niveaux d’exposition relevés sont encadrés par les concentrations mesurées dans l’air ambiant au niveau de stations dites de « fond » (limite inférieure) et celles relevées à proximité du trafic (limite supérieure). En moyenne les niveaux d’exposition au benzène mesurés sont supérieurs aux concentrations relevées sur les sites de fond. En revanche, les niveaux moyens d’exposition au dioxyde d’azote correspondent relativement bien aux niveaux relevés sur les sites de fond« .
« En ce qui concerne le formaldéhyde, les mesures sont plus élevées que les relevés des stations fixes. Cette observation n’est pas surprenante sachant que le formaldéhyde est un polluant caractéristique de l’air dans les bâtiments et que l’on passe près de 80% de son temps à l’intérieur« , a ajouté l’Afsset.
Le mode de transport n’est pas le seul paramètre entrant en jeu dans la mesure de l’exposition individuelle. Les activités des individus, les lieux traversés, la qualité de l’air sur le lieu de travail ou chez soi influencent les niveaux de pollution respirés quotidiennement. L’Afsset a précisé que « cette première étude réalisée au moyen de colliers individuels a permis de montrer la fiabilité du dispositif de mesure. Ce travail exploratoire entre l’Afsset et Airparif sera poursuivi et approfondi en 2008 par des mesures spécifiquement ciblées sur l’exposition des personnes utilisant certains modes de transports comme les voitures et les vélos…« .
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