Après plusieurs semaines de débats contradictoires d’experts, les familles des 111 victimes de l’hormone de croissances peuvent raconter depuis hier le calvaire vécu par leurs enfants.
« Cette maladie, on n’en meurt pas en un seul jour. C’est une maladie longue, longue, longue, qui fait beaucoup souffrir l’entourage« , a déclaré la mère de Nicolas, l’un des jeunes décédés de la maladie de Creutzfeldt-Jakob après avoir été traités à l’hormone de croissance infectée.
Le président du tribunal correctionnel de Paris, Olivier Perrusset, a détaillé les symptômes de ces enfants : « parole saccadée, pensée engluée… incontinent, ne tient pas debout, ne peut plus tenir sa tête… paralysie de la déglutition, trouble de conscience, perte du contact… encéphalogramme plat, grabataire« .
« On a eu confiance »
Les parents des victimes assurent n’avoir jamais suspecté les risques du traitement, élaboré jusqu’en 1988 à partir de l’hypophyse, une glande crânienne prélevée sur les cadavres. « Ils nous ont dit que le médicament était fabriqué par l’Institut Pasteur. Alors, nous, avec ce label-là, on a eu confiance« , a indiqué la mère de Nicolas.
Roger, le père de Gilles mort à 28 ans, s’est rappelé de son généraliste qui lui recommandait les spécialistes qui sont aujourd’hui jugés pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires« .
« Je demande pardon »
Le professeur Jean-Claude Job, ancien président de France Hypophyse, l’association qui avait le monopole de l’hormone de croissance, a demandé pardon aux familles des enfants décédés. « J’ai gardé le souvenir ineffaçable, et qui revient souvent, de Nicolas sur sa chaise (roulante) devant mon bureau. J’ai toujours, en moi-même, demandé pardon à Dieu. Je demande pardon à M. et Mme Guillemet« , ses parents, a-t-il déclaré.
« Je n’ai pas tout fait. Je n’ai pas agi sans contrôle, sans réflexion. La plupart des décisions ont été collégiales. Je n’en dirai pas plus« , a-t-il toutefois précisé.
Commentaires récents