Le réseau européen d’action contre les pesticides, PAN-Europe, a publié hier une étude très critique dénonçant la présence de substances pesticides dans le vin. Si la vigne ne représente que 3% de la surface agricole européenne, elle reçoit à elle seule 20% des pesticides appliqués aux grandes cultures.
Cette étude révèle que sur les 34 bouteilles de vin conventionnel analysées, toutes auraient été contaminées. Les échantillons prélevés contenaient en moyenne 4 pesticides différents, et jusqu’à 10 pour certains.
La présence de ces pesticides n’est cependant pas liée à la qualité du vin. En effet, trois crus français à plus de 200 euros la bouteille étaient contaminés. Quant à l’âge du vin, aucune influence non plus sur les résultats, la plupart d’entre-eux datant de 2002. Enfin, l’origine est également sans impact puisque les bouteilles contenaient aussi bien du vin français qu’en provenance du Chili, d’Australie, d’Allemagne, du Portugal ou d’Afrique du sud.
Des substances probablement cancérigènes
Si les niveaux de contamination détectés ne dépassent pas les normes autorisées pour le raisin, il n’est pas inutile de noter que le niveau de concentration constaté dans le vin est parfois jusqu’à 5.800 fois plus élevé que celui autorisé dans l’eau potable. De plus, sur les 24 pesticides relevés, cinq sont classés par l’Union européenne comme cancérigène possibles ou probables, toxiques pour la reproduction , perturbateurs sur le plan endocrinien ou encore neurotoxique.
En revanche, sur 6 bouteilles de vin bio analysées, seule une présentait des traces de pesticides, une contamination certainement causée par une culture voisine.
Il ne s’agit pas pour Pan-Europe d’interdire la consommation de vin, « toute la chaine alimentaire est contaminée. Et on ne va pas s’arrêter de manger!« . En revanche, la publication de cette enquête intervient au moment même où la Commission européenne et la Parlement s’affrontent sur un projet de règlement européen concernant la mise sur le marché des pesticides.
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