L’Union européenne demande instamment à ce que des avancées significatives soient réalisées lorsque s’ouvriront, aujourd’hui à Bangkok, en Thaïlande, des négociations formelles en vue d’un nouvel accord des Nations unies sur le changement climatique.
Cette rencontre d’une semaine marquera le premier cycle de négociations depuis qu’il a été décidé, lors de la conférence des Nations unies sur le climat à Bali en décembre dernier, que l’accord serait conclu d’ici à la fin de l’année 2009. Ce nouvel accord devrait prendre effet lorsque les objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre des pays développés fixés par le protocole de Kyoto auront expiré en 2012.
Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a déclaré : « La conférence de Bali a permis de réaliser l’avancée majeure que l’Europe appelait de ses v?ux. Toutes les parties doivent maintenant veiller à ce que cet élan soit maintenu afin que les négociations qui vont s’ouvrir débouchent sur un accord satisfaisant d’ici à la fin de l’année prochaine. Le changement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité soit confrontée à long terme. Un accord mondial doit être trouvé, prévoyant une action énergique de prévention des conséquences désastreuses que promet le réchauffement planétaire. L’Union européenne est déterminée à continuer de montrer l’exemple, comme elle vient de le faire avec son ambitieux train de mesures pour le climat et les énergies renouvelables, proposé par la Commission en janvier dernier« .
Lors de la conférence de Bali, après deux ans de discussions informelles sur l’action à mener à l’avenir, la communauté internationale est parvenue à un consensus prévoyant l’ouverture de négociations en vue d’un accord mondial sur le climat pour la période postérieure à 2012. Il a également été décidé que ces négociations s’achèveront lors de la conférence des Nations unies sur le climat, à Copenhague, en décembre 2009. La conférence de Bali a, en outre, débouché sur une « feuille de route » définissant les domaines clés à traiter, dans le but d’encadrer les négociations à venir.
1ère session du nouveau groupe de travail
À l’instar des discussions informelles qui ont précédé la conférence de Bali, deux pistes vont être explorées en parallèle dans le cadre des négociations qui vont s’ouvrir : l’une implique l’ensemble des 192 parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), y compris les États-Unis; l’autre réunit les 178 parties au protocole de Kyoto, dans le but de fixer de nouveaux objectifs de limitation des émissions pour les pays développés.
La rencontre de Bangkok marquera la première session du nouveau groupe de travail ad hoc sur une action coopérative à long terme dans le cadre de la convention. L’Union européenne souhaite qu’une décision globale soit prise sur un programme de travail détaillé et substantiel, traitant des questions essentielles liées à l’objectif du futur accord (ou la « vision commune« ), à la réduction des émissions, à l’adaptation au changement climatique, au transfert de technologies et à la question du financement. Le programme de travail doit notamment associer de façon effective le secteur privé et les organisations non gouvernementales et préparer la prochaine conférence annuelle des Nations unies sur le climat, à Poznan en Pologne, en décembre 2008.
Examen des moyens
En parallèle, l’actuel groupe de travail ad hoc sur les nouveaux engagements des parties visées à l’annexe 1 du protocole de Kyoto va tenir la première partie de sa cinquième session. Il se concentrera sur l’examen des moyens à la disposition des pays développés pour atteindre les futurs objectifs de limitation des émissions et, en particulier:
– sur le rôle que tiendront le mécanisme pour un développement propre et le mécanisme d’application conjointe du protocole de Kyoto, dont l’Union européenne estime qu’ils doivent être réformés afin de demeurer pleinement efficaces,
– sur les futures règles comptables concernant l’affectation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie, qui doivent être améliorées afin de refléter réellement leur rôle dans la réduction des émissions, le renforcement des «puits» de carbone et le développement de sources durables de bioénergies et de bois,
– sur les catégories de sources de gaz à effet de serre et les secteurs que l’action à venir doit prendre en considération et qui doivent comprendre les émissions du transport aérien international et du transport maritime.
Le rôle moteur de l’Union européenne
L’Union européenne considère qu’il est essentiel que l’accord global à venir limite le réchauffement planétaire à un maximum de 2°C au dessus du niveau préindustriel, afin que le changement climatique ne puisse atteindre des niveaux dangereux pouvant entraîner des changements irréversibles, voire catastrophiques. Le respect d’un tel plafond implique que les émissions mondiales de gaz à effet de serre soient réduites de plus de 50 % d’ici le milieu du siècle par rapport aux niveaux de 1990.
Dans un premier temps, l’Union européenne propose que les pays développés s’engagent à réduire l’ensemble de leurs émissions de 30 % d’ici 2020 par rapport aux niveaux atteints en 1990. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne se sont déclarés favorables à ce que l’Union européenne se fixe pour objectif une réduction de 30 % de émissions de gaz à effet de serre, pour autant que d’autres pays développés s’engagent à atteindre des réductions comparables et que les pays en développement plus avancés apportent une contribution adaptée à leurs capacités respectives.
Ils ont également décidé que l’Union européenne s’engage à réduire ses émissions d’au moins 20 % sur la même période, indépendamment de ce que décideront les autres pays, afin de commencer à transformer l’Europe en une économie à haut rendement énergétique et à faible taux d’émission de gaz à effet de serre.
Le train de mesures en matière de changement climatique et d’énergies renouvelables (train de mesures «CARE»), adopté en janvier, constitue une avancée majeure vers la réalisation de ces objectifs et indique clairement au reste du monde que l’Union européenne s’engage fermement à combattre le réchauffement climatique.
Prochaines étapes
Bangkok est le premier de quatre cycles de négociations qui se tiendront cette année. Le prochain se tiendra à Bonn en Allemagne, le troisième en août (il n’a pas encore été décidé du lieu où il se tiendra) et le quatrième lors de la conférence de Poznan, en décembre.
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