Avant l’ouverture demain des débats autour du projet de loi OGM à l’Assemblée, de nombreuses manifestations se sont tenues ce week-end dans plusieurs villes de France.
A Rennes, Clermont-Ferrand, Toulouse, Bordeaux, Avignon, Nancy et Lille, près de 25.000 personnes se sont réunies à l’initiative d’un collectif d’associations et de syndicats anti-OGM dont les Amis de la Terre, Greenpeace, les Faucheurs volontaires ou encore la confédération paysanne de José Bové.
En Bretagne, région très agricole, 5.000 personnes selon la police, 15.000 selon les organisateurs, se sont ainsi réunies autour de slogans tels que « Monsanto, assasin », ou encore « OGM, on n’en veut pas ». Arnaud Apoteker de Greenpeace France justifie un tel succès de la manifestation bretonne, « la Bretagne a une importance majeure sur la question des OGM, car c’est là que se concentre la majorité de l’élevage en france et les OGM sont cultivés à 80% pour l’élevage« .
José Bové était quant à lui au milieu de la foule à Clermont-Ferrand où après un pique-nique, 1000 à 3000 personnes ont arpenté les rues de la ville. A Toulouse, 500 personnes s’étaient retrouvées autour du Capitole. Par ailleurs, des sympathisants du collectif OGM 31 ont symboliquement semé du maïs biologique devant l’usine de production de semences Pioneer à Aussonne, au nord de la ville rose.
A Lille, des producteurs locaux ont vendu leurs produits, légumes, viande… auprès des stands Greenpeace, ou du WWF. Enfin, à Strasbourg, c’est protégée de masques blancs qu’une dizaine de personnes ont manifesté en silence.
Des débats houleux en prévision
Les débats parlementaires de cette semaine s’annoncent donc animés, avec des ténors de l’UMP plutôt favorables aux OGM. Pour le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, l’opinion française « ne s’est pas faite sur une information équilibrée et objective (…) on a fait l’amalgame entre des intérêts privés, probablement critiquables, et les OGM en général, qui sont vitaux pour l’avenir de notre agriculture, de notre agronomie, de la recherche, des nouveaux médicaments « .
Quant à Patrick Ollier, le président de la commission des Affaires économiques, affiche lui aussi sa « confiance en la science » et considère que les OGM sont là pour résoudre une partie des problèmes d’alimentation de la planète.
Les Verts quant à eux appellent les députés à faire preuve de plus d’indépendance que ne l’ont fait les sénateurs. Ils leurs demandent de s’opposer à ce texte « hypocrite et dangereux » et de faire porter la responsabilité des contaminations sur les firmes qui produisent et importent des OGM.
Enfin, le PS François Brottes a souligné l’absence « de garantie en matière de réversibilité des cultures« , tandis que André Chassaigne (PCF) a vu dans les OGM une « arme alimentaire aussi dangereuse que l’arme nucléaire » pour la planète.
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