La faune et la flore européennes sont aujourd’hui mieux protégées que jamais depuis la création de la Communauté européenne. Trois récentes extensions ont permis d’ajouter une superficie de 18 784 kilomètres carrés à Natura 2000, le réseau européen de zones naturelles protégées qui couvre actuellement près de 20 % du territoire terrestre du continent et 100 000 km2 de ses mers.
Les zones nouvellement désignées se trouvent en Autriche, à Chypre, en Espagne, en Finlande, en France, à Malte, en Pologne, en Slovaquie, en Slovénie et en Suède. Natura 2000 joue un rôle fondamental dans le combat engagé par l’Europe pour enrayer l’appauvrissement de la biodiversité à l’horizon 2010.
« Natura 2000 est l’arme la plus puissante dont dispose l’Europe pour lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité« , a déclaré Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement. Et de poursuivre: « je suis heureux de constater que notre réseau de zones protégées ne cesse de s’étendre. Cela signifie que nous gagnons du terrain dans nos efforts pour endiguer la perte de biodiversité en Europe d’ici 2010. La préservation de la biodiversité est notre assurance vie pour demain« .
Qu’est-ce-que Natura 2000?
Natura 2000 est un vaste réseau européen de zones naturelles protégées qui a pour objectif de préserver la flore, les oiseaux et les habitats. Il couvre près de 20 % de la superficie du continent, à quoi viendront s’ajouter 489 nouveaux sites et une superficie totale supplémentaire de 18 784 kilomètres carrés grâce aux dernières extensions. Elles comprennent des régions montagneuses, la zone méditerranéenne et les îles Canaries, ce qui permettra de renforcer la protection de nombreux habitats naturels.
Ces habitats possèdent une flore et une faune très riches, qu’il s’agisse des papillons des prairies finlandaises, des chauves-souris des grottes françaises ou des ours des forêts de Slovénie. L’éventail des zones protégées est très large puisqu’elles comprennent aussi bien des prairies abondamment fleuries que des réseaux de grottes et des lagunes. Les neuf régions du réseau reflètent la grande variété de la biodiversité du continent.
La création de ce réseau repose sur l’idée que l’homme doit collaborer avec la nature. Les activités réalisées à l’intérieur du réseau doivent être durables et en harmonie avec le milieu naturel. Cela signifie qu’un grand nombre d’entre elles reste possible, parmi lesquelles l’agriculture, la pêche et la sylviculture.
Les États membres sélectionnent leurs sites Natura 2000 en partenariat avec la Commission. Après quoi les zones sont officiellement désignées par la Commission en tant que «sites d’importance communautaire», comme c’est le cas aujourd’hui. Le statut officiel des sites se trouve ainsi confirmé et l’obligation de les protéger consolidée. Les États membres disposent alors de six ans pour mettre en place les mesures de gestion nécessaires dans les nouvelles zones. Les «sites d’importance communautaire» constituent, avec les «zones de protection spéciale» pour les oiseaux, le réseau Natura 2000.
En quoi Natura 2000 est-il important?
La biodiversité – ressource limitée qui constitue la variété de la vie sur Terre – est menacée. En raison des activités humaines, les espèces disparaissent à un rythme sans précédent, ce qui a des conséquences irréversibles pour notre avenir. L’Union européenne s’est engagée à mettre un frein à l’appauvrissement de la biodiversité d’ici 2010 et a élaboré un plan d’action en ce sens.
Le récent rapport de 2007 sur la mise en ?uvre de ce plan confirme que l’extension continue du réseau Natura 2000 est la réalisation la plus importante à ce jour dans ce domaine, même si des progrès sont également accomplis au service d’autres objectifs tels que la mise en place d’un cadre communautaire sur les espèces exotiques envahissantes, le renforcement des partenariats dans le cadre de l’initiative sur les entreprises et la biodiversité, l’information et la sensibilisation autour de la biodiversité et le début d’une étude des répercussions économiques de l’appauvrissement de la biodiversité.
Quelles sont les nouvelles zones incluses dans le réseau?
Les dernières extensions de janvier et de mars concernent des zones situées dans les régions biogéographiques alpine, méditerranéenne et macaronésienne. Dix pays ont inscrit de nouvelles zones sur leurs listes de «sites d’importance communautaire».
Parmi les trois nouveaux sites autrichiens figurent les prairies sèches des Fliesser Sonnenhänge qui abritent le papillon Tabac d’Espagne (Argynnis paphia); Chypre a ajouté 36 sites à sa liste dont les lacs salés de Larnaka, lieu d’hibernation de grandes colonies de flamants; la Finlande en a ajouté cinq parmi lesquels celui de Mieraslompolon kenttä, où l’on trouve le papillon Moiré franconien (Erebia medusa); la France a désigné 32 sites supplémentaires dont la Grotte de la source du Jaur, un réseau de grottes qui abrite de très nombreuses chauves-souris de l’espèce Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi); Malte a ajouté 27 sites à sa liste dont les falaises côtières de Rdumijiet ta Malta, qui abritent des oiseaux de mer tels que le Puffin yelkouan (Puffinus yelkouan); la Pologne, 18 sites dont les montagnes Góry Slonne où vivent le lynx (Lynx lynx) et le loup (Canis lupus); la Slovaquie a déclaré de nombreux sites parmi lesquels Mala Fatra dans les Carpates, une zone agricole peuplée d’ours et de loups; la Slovénie a déclaré une superficie supplémentaire de près de 750 km2 dans les Alpes juliennes, où vit l’ours brun, animal emblématique de la faune européenne; l’Espagne a désigné trois nouveaux sites dans les îles Canaries, parmi lesquels les prairies sous-marines de Sebadales de Güigüí, et la Suède a ajouté 10 petites zones à sa liste.
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