Selon l’autorité nationale de lutte contre la sécheresse, 5,9 millions de Chinois souffraient de manque d’eau potable au 29 février 2008, en raison d’une sécheresse hivernale persistante et particulièrement marquée. Le cheptel manquant d’eau au même moment était estimé à 5,67 millions de têtes.

Cette sécheresse touche essentiellement les 3 provinces du Nord-Est (Mandchourie) et l’est de la Mongolie intérieure, mais aussi les environs de Pékin (la province du Hebei notamment, qui connaît son 12° printemps sec d’affilée, et dans laquelle de nombreux puits sont taris). En tout 15,8 millions d’ha de cultures sont également touchés (presque 3 millions de plus que l’an passé à la même période) selon le Ministère de l’agriculture. Les premières pluies sont espérées à la mi-avril, selon la météo locale.

Selon ce communiqué, plus de 20% des 121,8 millions d’ha de terres cultivées chinoises (statistique de mi-2006) sont touchés soit par la sécheresse, soit par les intempéries de février. Les précipitations de cet hiver dans le nord de la Chine ont été inférieures de 70% à la moyenne et les prévisions font état de précipitations faibles dans l’est et le nord de la Chine, ce qui ne va pas améliorer la situation au printemps.

La Nina responsable

Le Gansu a déjà été touché par une tempête de sable en février. D’autres tempêtes de sable sont annoncées à Pékin (les premières ont bien eu lieu à la mi-mars). L’administration de la météo attribue cette sécheresse exceptionnelle, ainsi que la vague de froid de février dans le sud, au phénomène océanique la Niña. Même le Shandong est touché : dans cette province maritime de l’est, il n’est tombé que 17 mm depuis le début de l’année et les autorités ont dépensé 500 millions de Yuans à creuser de nouveaux puits. Le Liaoning, autre province côtière, au Nord-Est, a pu utiliser les techniques de déclenchement de la pluie à l’est de la province (l’ouest reste très sec).

Paradoxalement, c’est aussi l’époque où le Fleuve Jaune dégèle ; dans la partie nord de la boucle des Ordos une digue a cédé, inondant des villages de Mongolie intérieure et obligeant à évacuer 13.000 personnes, malgré les efforts préalables de l’armée de l’air qui avait bombardé les glaces afin d’éviter les retenues intempestives.

BE Chine numéro 47 (28/03/2008) – Ambassade de France en Chine / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53742.htm