Selon une étude de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) réalisée dans le cadre du Plan cancer 2003-2007, la population exposée aux rejets atmosphériques des usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM) entre 1972 et 1990 a un risque plus élevé de développer certains cancers.
L’étude a porté sur 135.123 personnes ayant eu un cancer diagnostiqué entre 1990 et 1999 et vivant à proximité des 16 incinérateurs ayant fonctionnés entre 1972 et 1999 dans l’Isère, dans le Bas-Rhin, dans le Haut-Rhin et dans le Tarn.
« Relation statistique significative »
L’étude publiée jeudi a montré qu’une « relation statistique significative est mise en évidence entre l’exposition aux panaches d’incinérateurs et l’incidence, chez la femme, des cancers toutes localisations réunies, du cancer du sein et des lymphomes malins non hodgkiniens. Un lien significatif est également retrouvé pour les lymphomes malins non hodgkiniens chez les deux sexes confondus et pour les myélomes multiples chez l’homme uniquement« .
Selon l’INVS, « Les résultats suggèrent également, pour les deux sexes confondus, un lien avec les cancers du foie, les sarcomes des tissus mous et les myélomes multiples« , ont ajouté les auteurs de l’étude. Si les conséquences passées de l’incinération sur la santé semblent désormais démontrées, quant est-il de l’incinération actuelle ?
Des « éléments convaincants »
Même si ces résultats sont cohérents avec de précédents travaux, « cette étude ne permet pas d’établir la causalité des relations observées, mais elle apporte des éléments convaincants au faisceau d’arguments épidémiologiques qui mettent en évidence un impact des émissions des incinérateurs sur la santé. Portant sur une situation passée, ces résultats ne peuvent pas être transposés à la période actuelle. Ils confirment le bien fondé des mesures règlementaires de réduction des émissions appliquées à ces installations industrielles depuis la fin des années 1990« .
A la fin des années 1990 et au début de années 2000, les normes d’émissions des UIOM ont été réduites. Aujourd’hui, les personnes vivant à proximité des incinérateurs sont exposés à des rejets beaucoup plus faibles.
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