A l’occasion de la Semaine du développement durable, une nouvelle étude Ethicity menée en partenariat avec l’ADEME fait le point sur les intentions d’achats des Français en faveur des produits plus responsables.
Si la prise de conscience des enjeux du développement durable est acquise, on constate que le total des personnes déclarant agir au travers de leurs actes d’achat plafonne à 20 %. Mauvaise connaissance des produits (la moitié des Français ne savent pas où acheter des produits responsables et les identifier) et de leur prix expliquent majoritairement cette stagnation et conduit les ¾ des Français à penser que consommer responsable, c’est réduire sa consommation.
Développer l’affichage
Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, souhaitent que les Français consomment « responsable », ce qui signifie d’abord consommer mieux. C’est pour cela que le ministère au travers du Grenelle de l’environnement, travaille avec les professionnels pour développer l’affichage sur les produits de leurs impacts environnementaux respectifs.
Ethicity/Aegis Media Expert en partenariat avec l’ADEME a publié la 4è édition de l’enquête consacrée aux comportements, aux attentes et opinions de la population française sur le développement durable, la consommation responsable, l’engagement citoyen et la responsabilité sociale des entreprises. Cette étude permet aux entreprises de développer les stratégies les plus adaptées pour orienter et valoriser au mieux leurs actions en matière de développement durable.
Une conscience citoyenne et environnementale
Le développement durable est une notion largement diffusée : 90 % des Français interrogés disent connaître cette expression, soit une augmentation de 13 points par rapport à 2006. Pour 75 % des Français, le développement durable est une nécessité ; seuls 10 % disent que c’est une mode. Le réchauffement climatique devient la première source d’inquiétude des Français, devant la pénurie d’eau.
Parallèlement à cette prise de conscience, les Français restent en attente d’action et d’information, notamment de la part de la classe politique. Ainsi 74 % d’entre eux pensent que les politiques et les collectivités ne prennent pas assez en compte l’environnement. De même, leur peu de confiance en les grandes entreprises se confirme, voir se renforce (chute de près de 20 points depuis 2004).
La demande d’information est très forte. ¾ des Français considèrent que les entreprises ne leur donnent pas assez d’informations sur les conditions de fabrication des produits (soit 3 points de plus par rapport à 2006) et 61,7 % souhaitent disposer d’informations sur l’impact environnemental sur les étiquettes des produits. 88,2 % des Français pensent que les enseignes d’hyper et supermarchés ont un rôle d’information sur les produits vendus. En matière de responsabilité sociale des entreprises, on note également un fort accroissement des attentes concernant la santé et la sécurité des salariés (+13,2 points par rapport à 2006).
2/3 des Français déclarent avoir changé
Si 2/3 des Français déclarent avoir changé leurs comportements en 2007, les disparités sont fortes d’une catégorie socio-professionnelle (CSP) à l’autre : ce sont surtout les consommateurs les plus aisés ou les plus âgés qui s’investissent (76 % des cadres supérieurs, 77 % des retraités CSP+ et 58,4 % chez les ouvriers). De la même manière, l’écart se creuse entre les générations, les jeunes traduisant moins leurs
convictions dans les actes d’achat.
Parmi ceux qui estiment n’avoir pas changé leur comportement (1/3 de la population) 50 % invoquent la faiblesse du pouvoir d’achat et 1/3 le manque d’information. Ainsi 51,4 % des Français ne savent pas où acheter des produits ou services responsables.
L’information, clé de l’action
Si 83 % des Français disent être « plutôt d’accord » ou « tout à fait d’accord » pour considérer qu’à travers leurs actes d’achat ils agissent au service de leurs convictions, seulement 19 % disent faire des achats responsables régulièrement. Il est important de trouver les clés qui vont permettre de transformer la prise de conscience en action.
Ce changement passe avant tout par l’information, la pédagogie et l’éducation. Le besoin d’accéder à des offres lisibles et reconnaissables, sans tromper le consommateur sur l’argument écologique, est fort. Cette information permettra au consommateur de réapprendre que consommer responsable c’est d’abord consommer mieux
La voie est donc ouverte aussi bien aux décideurs qu’aux entreprises pour renforcer l’accès à l’information, promouvoir et concevoir de plus en plus d’offres responsables permettant de consommer autrement sans forcément consommer plus cher.
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