Le projet Tarmac, plate-forme de démontage, de valorisation et de recyclage des avions en fin de vie devraient entrer dès octobre 2008 dans sa phase industrielle. Après Pamela, la phase pilote menée depuis mars 2006, le projet associant Sita, filiale de Suez Environnement et Airbus n’attend plus que le feu vert des autorités européennes.
« La Tribune » en date d’hier revient sur le projet de plate-forme Tarmac, située sur la zone aéroportuaire de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, qui devrait donc voir le jour prochainement. Cette plate-forme prévue pour stocker jusqu’à 22 avions, s’est fixée comme objectif annuel le démantelage de 20 à 30 engins civils et militaires.
Cette capacité de stockage et de traitement différencie Tarmac de sa seule concurrente actuelle sur le territoire français, la plate-forme de Bartin Recycling Group à Châteauroux, dont la capacité d’accueil n’est que de deux avions à la fois.
Priorité à la récupération
Jean-Louis Chaussade, interrogé par « La Tribune », explique le projet. « Le sujet est très complexe. Il vise à démontrer que d’ici à 2015, 85% des éléments d’un avion pourront être réutilisés, récupérés ou recyclés, en toute sécurité et dans des conditions respectueuses de l’environnement« .
Depuis deux ans le projet est dans sa phase expérimentale, Pamela. Cette phase permet de tester des procédures de déconstruction et de recyclage de pièces et autres matériaux d’avions en fin de vie, dans des conditions sécurisées et respectueuses de l’environnement. Il sert également à évaluer les coûts de déconstruction.
Airbus et Sita se sont donc employés à démonter minutieusement un A300. Au final, 60 tonnes de métaux ont ainsi été récupérées, soit les 2/3 de l’avion. Et l’enjeu est bien là. Au delà des préoccupations environnementales, il s’agit pour les avionneurs d’avoir la main-mise sur le marché des pièces détachées.
Traçabilité et sécurité
Airbus et Sita disposent en effet de quatre associés dans le projet Tarmac : Tasc Aviation, la filiale de négoce de pièces d’Airbus, Snecma Services, Equip’Aéro, spécialisé dans la fabrication et la réparation d’équipement, Aéroconseil, une société d’ingénierie aéronautique. Ces quatre entités assureront alors la réutilisation des pièces récupérées lors de la phase de démontage et ce avec la traçabilité nécessaire au « respect de la sécurité aérienne« .
Pour l’heure, Airbus et Sita attendent le feu-vert des autorités de la concurrence européenne.
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