Des médecins italiens s’alarment quant au désastre environnemental que représente la crise des déchets en Campanie, région de Naples. Selon eux la contamination de la mozzarella à la dioxine ne serait que la face visible de l’iceberg.
On a à plusieurs fois rappelé que la crise des déchets qui touche la Campanie ne date absolument pas d’hier. A tel point qu’un journaliste italien précise que « si tous les déchets passés clandestinement entre les mains des clans mafieux étaient rassemblés, on obtiendrait une montagne haute de 14.000 mètres, soit la montagne la plus grande qui existe au monde« .
Conséquence, une zone au nord de Naples est appelée « le triangle de la mort » en raison d’un taux de mortalité en hausse, ainsi que le nombre de certains cancers et malformations. Le professeur Giuseppe Comella, chef du département de cancérologie à l’Institut national du cancer de Naples affirme qu’il « est très clair que nous avons plus de mortalité pour les populations vivant à proximité des décharges et des sites d’enfouissement clandestins« .
Quant à Antonio Marfella, cancérologue-toxicologue, il explique à l’AFP que « les cancers en recrudescence sont ceux exclusivement liés à des facteurs environnementaux. Il y a par exemple jusqu’à trois fois plus de cancers du foie, organe qui a un surplus de travail en cas de pollution environnementale« .
La partie visible de l’iceberg
Selon des analyses publiées en mars par l’Agence régionale pour la protection de l’environnement en Campanie, plusieurs parcelles de la commune d’Acerra, au nord de Naples, contiennent des taux de plomb, de dioxine et de dérivés d’hydrocarbures largement supérieurs à la norme.
Outre la mozzarella, « partie émergeant de l’iceberg, cette tragédie touche tout et tout le monde » précise Antonio Marfella, s’alarmant pour l’avenir et la qualité des nappes phréatiques ou de l’herbe.
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