La FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, s’inquiète de la montée en puissance des biocarburants, principale barrière selon elle contre l’accès aux denrées alimentaires pour les populations les plus pauvres d’Amérique latine.
Selon un document publié hier par la FAO, « a court terme, il est très probable que la rapide expansion des carburants verts, au niveau mondial, aura des effets importants sur l’agriculture d’Amérique latine« .
Selon l’organisation, la production de biocarburants s’effectue aux dépens des productions vivrières et puisent énormément dans les réserves en eau. Cette production détourne à la fois les terres et les capitaux du secteur alimentaire et conduira à une hausse des prix des denrées de base mettant en péril l’accès à ces produits pour les populations les plus défavorisées.
Certains dirigeants d’Amérique latine s’insurgent contre la situation. C’est notamment le cas du représentant cubain à la FAO, Juan Arsenio Quintero pour qui il est inacceptable que les pays pauvres produisent des biocarburants pour les pays riches, avec les conséquences que cela aurait sur l’agriculture.
Le Brésil fait de la résistance
Seul le Brésil résiste et défend la production de biocarburant en Amérique latine et en Afrique considérant qu’il s’agit là d’un des moyens d’éliminer la pauvreté dans les campagnes. Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega refute l’idée que la production massive de biocarburant conduirait à une hausse des prix des denrées alimentaires. »Cela met en péril la production alimentaire ici aux Etats-Unis, mais pas au Brésil, pas dans les pays d’Afrique, pas dans les pays d’Amérique latine, qui ont assez de terres pour produire les deux« .
Pour rappel, des dizaines d' »émeutes de la faim » éclatent à l’heure actuelle dans de nombreux pays, notamment en Afrique, pour protester contre la flambée des prix des céréales, comme le riz.
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