par Laurent Cabrol, journaliste spécialiste de la météo depuis 25 ans. Dans son dernier ouvrage, Laurent Cabrol tente de lever le voile sur les vides scientifiques qui entourent les problèmes de climat. En opposition avec de nombreuses thèses, et notamment celle du GIEC, il refuse d’imputer le réchauffement de la planète à l’humanité en rappelant les périodes de réchauffement et de glaciation qui ont accompagné notre civilisation depuis le moyen-âge. Extraits…
Le réchauffement climatique, au fil des ans, est devenu l’élément phare de notre actualité. Le GIEC multiplie ses rapports et les conférences mondiales dégagent un consensus (…) L’Union européenne, le Canada et le Japon sont favorables à une réduction de 50% des gaz à effet de serre d’ici à 2050. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les Etats-Unis semblent vouloir se rallier au concert des nations. Certains pays, dont la France, sont à la pointe et souhaitent maintenant montrer l’exemple.
En bombant le torse, nous allons nous engager à supporter le plus lourd des efforts alors que le phénomène est mondial. Et, lorsque, en plein Grenelle de l’environnement, on parle de réduire les vitesses de 10 km/h sur routes et autoroutes, sait-on vraiment ce que cela représente à l’échelle planétaire ?
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée, le résume fort bien : « c’est une fausse bonne idée : pour diminuer de 0,5% les émissions de CO2 en France – ce que rejette la Chine en trois heures-, on freinerait les automobilistes, alors qu’on a déjà du mal à faire respecter les limitations existantes ! ».
Face à cet emballement qui nous accuse, nous culpabilise, nous accule, il est peut-être temps d’analyser la situation avec calme sans passion, ni parti pris. Comprendre le phénomène du réchauffement, c’est bien sûr l’expliquer, mais c’est aussi relativiser de nombreuses études parfois contradictoires.
Les océans
Nous avons donc une masse d’eau gigantesque capable de retenir la chaleur solaire et de la restituer en alimentant le ciel en nuages grâce à l’évaporation.
Oui, l’océan est bel et bien le carburant de l’atmosphère. Son rôle est essentiel dans le fonctionnement du climat (…) Mais alors, pourquoi les océans ne seraient-ils pas aussi responsables de l’élévation des températures ? Ils libèreraient dans l’atmosphère une chaleur accumulée il y a bien longtemps, provoquant le réchauffement de la mer et de la planète.
Autre réflexion : l’inertie thermique de l’eau est telle que, depuis soixante-dix ans, les océans se réchauffent plus lentement que l’atmosphère. En ce moment, ils accumulent et stockent une énergie calorifique colossale et ils vont un jour la libérer, quoi que nous fassions… Tous nos efforts pour rééquilibrer les températures seraient donc vains. Ce qui tendrait à prouver que nous sommes étrangers à ce qui nous arrivent.
Le paradoxe nuageux
Le rôle des nuages illustre de manière flagrante la difficulté de cerner l’évolution des températures de l’effet de serre.
Premier constat : quand les températures augmentent, il y a plus d’évaporation et donc plus de carburant nécessaire à la formation des nuages.
Autre constat : la nuit, quand la couche nuageuse est épaisse, elle emprisonne la chaleur du jour et les températures nocturnes sont plus douces. On appelle cela la couverture nuageuse…
D’où ce paradoxe récurrent : les nuages peuvent à la fois réduire les températures quand ils sont nos parasols naturels et augmenter les températures quand ils deviennent notre couverture de nuit.
(…) On ne sait rien sur le rôle des nuages et ils sont une des clés essentielles du réchauffement. La Terre peut donc nous surprendre et réagir « à sa manière » pour s’en sortir toute seule.
Le siècle de l’écologie
On cherche à nous faire croire que nous sommes les grands fautifs du réchauffement climatique. Or, nous émettons, nous, Français, 2 à 3% seulement du total des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Nous devons ces performances à nos centrales nucléaires qui nous donnent de l’électricité propre pendant que les Chinois mettent en service une centrale à charbon toutes les semaines.
Le nucléaire n’a pas bonne presse chez nous, mais il est aujourd’hui la seule alternative au CO2 (…) Actuellement dans le collimateur de nos dirigeants et des écolos : la voiture (…) Economiser de l’énergie est salutaire, surtout au prix de l’essence, mais cessons de nous dire que l’on sauve la planète en prenant son vélo…
(…)
Je ne conteste pas ce réchauffement, je fus même l’un des premiers à l’inclure dans mes propos météorologiques. Mais je réfute que l’on accuse l’homme de tous les maux sans tenir compte de la variabilité naturelle du climat et de l’approximation des recherches. Les thèses des partisans du réchauffement anthropique sont étayées, argumentées mais reposent encore sur des études trop fragiles (…)
Nous sommes de bons citoyens de la planète, en tout cas meilleurs que beaucoup d’autres.
Enlevez-nous ces panneaux idiots sur les autoroutes « Je roule à 90 à l’heure et je sauve la planète », car tous les efforts que je ferai dans ma vie seront annihilés par quelques secondes de consommation chinoise ou indienne.
> Pour en savoir + : « Et si la terre s’en sortait toute seule ? » – Editions du Cherche-Midi – avril 2008.
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