Les parties prenantes du projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne se sont de nouveau réunies mercredi à Perpignan, en présence de Mario Monti, coordonnateur européen du projet.
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, a souhaité que ce projet se concrétise par une solution nouvelle et respectueuse de l’environnement, permettant de préserver les sites remarquables des Pyrénées, et que cette solution soit élaborée dans la plus grande transparence, avec, à chaque étape, une concertation approfondie avec l’ensemble des parties prenantes, selon la méthode du Grenelle Environnement.
Une série de réunions a permis d’aborder toutes les questions, sans à priori, avec le concours d’un cabinet indépendant, le Centro Elettrotecnico Sperimentale Italiano (CESI).
Les études réalisées indiquent que le renforcement de l’interconnexion aura des effets positifs en matière de sécurité des réseaux, d’exploitation des potentiels des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien, d’optimisation du parc de production d’électricité de la France et de l’Espagne, d’émissions de CO2, et de prix de l’électricité pour les entreprises et les ménages. Elles confirment donc l’intérêt de ce projet, classé comme prioritaire au niveau de l’Union européenne.
Le cabinet CESI n’identifie pas d’autre besoin en interconnexion électrique dans les Pyrénées-Orientales que la ligne de 400 kV dont il est question. Cette analyse rejoint celle des experts des ministères de l’énergie français et espagnols. Aussi, Jean-Louis Borloo, s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas à l’avenir de nouvelle interconnexion électrique transitant par le département des Pyrénées-Orientales, et en a informé les autorités espagnoles.
Enfouir la ligne dans sa totalité
Les parties prenantes ont constaté que la difficulté que représente le franchissement d’un obstacle naturel comme les Pyrénées, conjuguée au caractère remarquable de ce territoire, avec en particulier la proximité d’endroits emblématiques comme le mont Canigou, visibles depuis toute la plaine du Roussillon, ne peut conduire qu’à l’adoption d’une solution exceptionnelle pour cette interconnexion transfrontalière.
Le cabinet CESI a indiqué qu’une technique de ligne à courant continu enfouie, bien que difficile à mettre en ?uvre, peut être adoptée. En conséquence, comme le suggère le coordinateur européen Mario Monti, Jean-Louis Borloo a proposé à son homologue espagnol de recommander conjointement l’option d’une ligne à courant continu totalement enfouie entre les postes électriques de Baixas et Santa Llogaia, solution qui permettra de limiter au maximum les impacts sur l’environnement.
Les ministres ont demandé aux gestionnaires de réseaux de transport d’électricité, RTE et REE, d’étudier en détail la mise en ?uvre de cette option, en particulier son insertion dans le territoire.
« Une solution de compromis »
A la demande de Jean-Louis Borloo, le préfet des Pyrénées-Orientales organisera dans les prochaines semaines une réunion de travail, qui devra notamment s’attacher à identifier le tracé le plus approprié et les conditions pratiques de mise en ?uvre de la solution technique.
Jean-Louis Borloo a déclaré : « Grâce à un dialogue franc et sincère qui a pu se nouer ces derniers mois entre les différentes parties prenantes, nous arrivons à une solution de compromis qui me paraît optimale. Je soutiens très clairement la proposition de Mario Monti d’une interconnexion à courant continu totalement enfouie. Ainsi, la France respectera ses engagements vis-à-vis de l’Espagne et de l’Union européenne, tout en préservant pleinement les endroits remarquables des Pyrénées. Je souhaite remercier Mario Monti pour son apport décisif« .
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