Selon le Canard Enchaîné de mercredi, plusieurs produits à base d’huile de tournesol contiendrait de l’huile de moteur. « En l’absence de toxicité aiguë », certains de ces produits seraient toujours en vente avec l’accord de l’Europe.
L’affaire commence en Ukraine où, pour des raisons inconnues, 40 000 tonnes d’huile de tournesol ont été coupées au lubrifiant pour moteur. Ce lot est livré fin février en France, Pays-Bas, Italie et Espagne. 2 800 tonnes arrivent chez l’usine de Saipol à Sète, propriétaire de la marque Lesieur.
Deux mois
Il faut attendre un mois pour que soit découverte la présence d’huile de moteur, environ 19 des 2 800 tonnes seraient de l’huile de moteur. Encore un mois plus tard, le 21 avril, Saipol prévient enfin la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Enfin le 26 avril, toute l’huile trafiquée auraient été officiellement retirés des rayons de supermarchés. Cependant, l’huile a été revendue à « une trentaine de clients de l’industrie agroalimentaire » non cités.
L’huile frelatée… autorisée
L’affaire prend un tournant plus inquiétant le 2 mai dernier. Selon les révélations du Canard Enchaîné, « la Commission européenne s’est fendue en catimini d’une recommandation autorisant la vente de tous les aliments contenant moins de 10% d’huile de tournesol frelatée ».
La contestée Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) affirme qu’un homme de 60 kilos pourrait avaler chaque jour jusqu’à 1,2 gramme d’huile. Le principe de précaution, si cher aux législateurs communautaires, semble bien loin.
Une affaire pas si isolée
Une affaire similaire, d’huile coupée à l’aniline, avait fait 1 200 morts, 5 000 invalides et 20 000 personnes souffrant de graves séquelles à la fin des années 90 en Espagne. À l’époque, cela avait coûté 20 milliards de francs au gouvernement espagnol.
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