Alors que Bruxelles souhaite rendre payants à partir de 2013 les « permis de polluer » jusqu’ici accordés gratuitement à quelque 12.000 entreprises européennes, les cimentiers européens veulent que les fabricants des pays hors Europe soient contraints aux mêmes règles qu’au sein de l’Union européenne.
Les cimentiers européens, qui émettent à eux seuls 3% des volumes européens, sont directement visés par le projet présenté par la Commission européenne le 23 janvier dernier. Non seulement, ils se préparent à l’entrée en vigueur d’un texte qui les obligera à acheter aux enchères des quotas aujourd’hui accordés gratuitement, mais selon le quotidien « Les Echos » paru hier, ils cherchent également « à peser de tout leur poids sur le projet, dont l’objectif est d’imposer une baisse de 21% des émissions de CO2 d’ici à 2020 par rapport à 2005« .
Concernant le niveau des quotas fixé chaque année par la Commission européenne, le journal indique que le Cembureau, l’association qui défend les intérêts des cimentiers européens, devrait présenter à la Commission européenne un système de calcul qui prend « en compte les meilleures pratiques du secteur pour fixer un objectif d’émission par tonne de ciment produit« .
Un accord international souhaité
Les cimentiers européens veulent que soit conclu « un accord international couvrant au moins 85% de la production mondiale » qui permette que tous les pays, européens ou non, soient soumis aux mêmes règles. A défaut, ils pourraient être amenés à délocaliser leurs productions en dehors de l’Union européenne.
Aujourd’hui, pour chaque tonne de ciment produite, 884 kg de CO2 sont rejetés dans l’atmosphère (539 kg de CO2 du fait du processus chimique de décarbonatation et 345 kg de CO2 dus à l’utilisation des combustibles).
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