Bruxelles devrait annoncer aujourd’hui un projet de réintroduction des poulets américains « à la Javel ». Si cette réintroduction devrait être assortie de conditions draconienne de mise sur le marché, elle suscite néanmoins l’indignation des associations de consommateurs.
Les Etats-Unis ont adopté une méthode radicale afin de réduire, voire tuer, les bactéries pouvant contaminer leurs volailles, de type salmonelles ou campylobacters : ils trempent ces volailles dans une solution antimicrobienne juste avant leur consommation à base de chlore.
La Commission européenne, fidèle à une promesse faite à Washington en novembre dernier, devrait donc porter ce projet de réintroduction, alors même que la semaine dernière, 21 des 27 ministres de l’Agriculture européens se sont prononcés contre un tel projet. Michel Barnier, le ministre français explique que « la quasi-totalité des ministres ont dit clairement qu’il n’en était pas question, les Américains peuvent avoir le modèle alimentaire qu’ils veulent, on n’est pas obligé de la transférer en Europe et donc nous nous opposerons à cette idée« .
Des garde-fous
La nouvelle commissaire européenne à la Santé, Androula Vassiliou, elle-même peu enthousiaste à l’idée de déguster des poulets chlorés, a décidé de s’abstenir de toute apparition devant la presse aujourd’hui. Elle a tout de même obtenu la multiplication des garde-fous dans son projet de réglement. Par exemple, les Américains devront rincer leurs poulets à l’eau potable une fois la désinfection terminée, et l’efficacité de ce rincage devra être en permanence vérifiée.
Mais pour les consommateurs que nous sommes, le plus important est que ces poulets ou préparations à base de viande américaine devront être clairement identifiées et identifiables par un étiquetage.
Une décision provisoire
Enfin, selon l’AFP, l’entrée en Europe de ces volailles serait décidée à titre provisoire pendant deux ans, période pendant laquelle de nouveaux avis scientifiques seraient demandés. Il s’agira de voir si elles peuvent entraîner par exemple une tolérance accrue de l’organisme à certaines bactéries ou si elles peuvent présenter des risques environnementaux.
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