Depuis 1999, la Réunion suit comme promis par son président de région, Paul Vergès, le chemin du renouvelable. L’objectif est clair : autonomie totale à l’aide des énergies renouvelables pour 2025 avec une étape à 50 % en 2020.
De nombreux projets voient le jour : solaire, éolien, biomasse, marin, etc. Concrètement, il existe le projet GERRI qui agit sur « énergies, déplacements, écoquartiers et développement urbain durable, construction et tourisme », le programme régional d’exploration et d’exploitation des énergies renouvelables et de l’usage rationnel de l’énergie (PRERUR) qui décline des objectifs précis, le projet « ferme agrisolaire » qui conjugue la production agricole et énergétique, etc. Sur le toit de la société d’approvisionnement en produits réunionnais et importés (SAPRIM) se trouvent la plus grande centrale photovoltaïque de France. Un total de 40 MW solaire est projeté avec une surenchère des terrains disponibles.
Les projets soutenus par l’État, le conseil régional et le conseil général concernent aussi bien les particuliers que les industriels. Les premiers sont 35% à disposer de chauffe-eau solaires, parmi les seconds on trouve notamment les abattoirs de la Sicabat, la coopérative des éleveurs de porcs de l’île qui ont « choisi le solaire thermique pour produire 60 000 litres d’eau chaude par jour, ce qui permet d’économiser 42 000 litres de fioul et 144 tonnes de CO2 par an ». La réussite de la Réunion est telle que le gouvernement mauricien s’en inspire actuellement pour sa politique énergétique.
Au sommet de l’énergie propre
De fait, l’île est aujourd’hui la région la plus « verte » de France : 37 % de sa consommation électrique sont issus des énergies renouvelables, contre 12 % en métropole. Actuellement, la production d’énergie est principalement assurée par l’hydroélectricité et la valorisation énergétique de la bagasse (résidu de la canne à sucre), tandis que le solaire et l’éolien restent minoritaires. Ces énergies sont parfaitement adaptées, à l’image des 37 éoliennes rabattables Vergnet de 10 MW situé à Sainte-Suzanne qui résistent au cyclone.
Quelques points noirs
Cependant, l’absence de centrale nucléaire compensée par des centrales au charbon fait de la région, la plus émissive en dioxyde de carbone. Ainsi, les importations d’énergie fossiles ont un coût estimé à 427 millions d’euros par an selon Paul Vergès.
Autre point négatif, l’augmentation de la consommation énergétique des bâtiments déjà très importante. La raison est simple, les constructions, au contraire des constructions de métropole, ne sont pas soumise à la règlementation thermique. La part et le coût de l’énergie utilisée pour la climatisation augmente régulièrement alors que les habitations traditionnelles se rafraîchissement naturellement.
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