Conséquence du réchauffement climatique ou non, le fait est là : les moustiques sont de plus en plus nombreux dans des zones jusque là relativement épargnées, dont le nord de la France. Des moyens sont mis en ?uvre mais la lutte est difficile.
En fait il s’agit que de quelques espèces de moustiques : Aedes albopictus, Aedes aegypti, Aedes rusticus, et Aedes catans notamment. Le premier, dit aussi moustique-tigre, propage des virus comme le chikungunya ou la dengue. Jusqu’il y a peu, il restait cantonné au zone tropicale de l’océen Indien, mais depuis le début des années 1990, on le trouve un peu partout et en forte expansion. Depuis 2004, il s’est installé dans le sud de la France et fin 2007, le ministère suisse de la Santé le repérait au sud des Alpes.
Le second transmet la dengue et la fièvre jaune et semble se plaire sur la côte-d’Azur. Les deux derniers, Aedes rusticus et Aedes cantans s’aventurent plus au nord, on le trouve jusqu’en Belgique. Comme le précise Alain Boyer, le président du syndicat mixte Aube et Marne de démoustication, « de par leur biologie, ces deux insectes sont particulièrement bien adaptés aux grandes vallées inondables, telle que l’Aube, la Seine et leurs affluents ».
Une lutte de longue haleine
Du coup, la lutte s’organise mais les moyens ont du mal à suivre. Il faut dire que les techniques de démoustication sont coûteuses. Le seul moyen efficace est de détruire les animaux à l’état larvaires et donc pulvériser régulièrement les zones d’eaux stagnantes. Pour cela, l’entente interdépartementale pour la démoustication (EID) possède six avions et une vingtaine d’engins tout-terrain. Au delà des moyens matériels nécessaires, il y a le problème des produits utilisés.
En effet, les molécules les plus efficaces sont aussi souvent les plus dangereuses. Le DDT est interdit depuis les années 1960 et seul certains pays d’Afrique durement touché par le paludisme l’utilisent encore. En Europe, c’est le Téméphos qui était pulvérisé jusqu’à ce qu’il soit récemment interdit. Actuellement, on se tourne donc vers le BTI, une bactérie larvicide moins actif mais moins nocif. Certains écologistes protestent faisant remarquer qu’il s’agit de la même bactérie que dans le maïs BT. Celle ci endommagerait des insectes bénéfiques en même temps que les nuisibles.
Commentaires récents