Selon une étude interne à Gaz de France révélée par « La Tribune » aujourd’hui, les cadres du gazier français vivraient le rapprochement avec Suez comme une obligation imposée de l’extérieur, avec la crainte de se voir « submergés par la culture d’un groupe privé ».
Selon ce rapport interne à Gaz de France et dont le quotidien s’est procuré une copie, le moral serait en berne au sein de la société française. Les cadres interrogés pour le besoin de cette enquête se montrent très critiques vis à vis de la fusion de leur groupe avec Suez. Une majorité d’entre-eux estiment qu’il s’agit là d’une « obligation imposée par l’extérieur » et de préciser « les logiques politique et financière l’ont emporté sur la valorisation industrielle de l’entreprise« .
Alors que la décision prise en février 2006 par le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin, devait mettre Suez à l’abri d’un éventuel prédateur et permttre à GDF d’atteindre la taille critique, ce rapprochement est perçu au sein de l’entreprise comme un « non-sens stratégique« , la plupart des cadres considérant que EDF était « un partenaire plus efficace, enviable et désiré« .
Fatalisme et morosité
Un cadre du gazier français, cité par « La Tribune » explique l’ambiance au sein du groupe. « Il y a du fatalisme, peu de gens sont favorables à la fusion, l’avis consultatif est négatif, et chez Suez, c’est pareil car ils ne veulent pas se séparer de leur partie environnement« .
Inquiets de se voir submerger par la culture d’entreprise d’un grand groupe privé et inquiets quant à l’avenir de la « mission de service public », les cadres de GDF estiment que « Suez sera le grand gagnant et saura mieux tirer son épingle du jeu pour garder ses services et placer ses troupes« . Par ailleurs, le manque de visibilité du nouvel organigramme ajoute à cette sensation de malaise.
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