L’association Eau et Rivières de Bretagne a déposé hier une plainte auprès du tribunal de grande instance de Rennes à l’encontre de Monsanto, pour pratique commerciale trompeuse.
Cette plainte vise les placards publicitaires à la gloire du Roundup diffusés début mai 2008 dans la presse écrite. Pour Jean-François Piquot, porte parole d’Eau & Rivières de Bretagne, « l’entêtement de Monsanto à tromper le consommateur pour vendre ses pesticides est insensé et totalement incohérent avec les efforts engagés par les pouvoirs publics pour limiter l’emploi des pesticides ! ».
Pour l’association, la tromperie est caractérisée à la fois par une indication fausse (les racines coupées donneraient systématiquement naissance à de nouvelles plantes), la confusion entretenue entre les 12 spécialités commerciales de Roundup dont certaines sont classées dangereuses pour l’environnement, et l’omission d’indications concernant les caractéristiques essentielles de ces pesticides.
Cette plainte de l’association intervient alors que la société Monsanto et son ex-directeur général JP. Princen, condamnés le 26 janvier 2007 pour publicité mensongère du pesticide Roundup par le tribunal correctionnel de Lyon, comparaitront mercredi 4 juin devant la cour d’appel de Lyon.
Le feuilleton juridique continue
Alors que Monsanto vient de solliciter le renvoi de ce dossier à une audience ultérieure, pour l’association, partie civile dans ce procès, « il s’agit encore d’une man?uvre dilatoire visant à retarder le cours de la Justice, alors qu’il s’est déjà écoulé plus de sept ans depuis la plainte de notre association« . Eau & Rivières de Bretagne a demandé à son avocat, Me Faro du barreau de Paris, de s’opposer fermement à cette demande.
Le feuilleton juridique de la publicité mensongère du Roundup concerne aussi les spots TV : Mr Philibeaux, premier juge d’instruction auprès du tribunal de Nanterre, vient d’ordonner le 20 mai 2008, le renvoi de J.P Princen devant le tribunal correctionnel de cette ville. Il lui est reproché d’avoir « vendu du Roundup avec un étiquetage indiquant faussement qu’il était sans danger pour l’homme et l’environnement » et diffusé des spots TV « entretenant la confusion chez les consommateurs ». Un nouveau procès aura donc lieu devant le tribunal correctionnel de Nanterre fin 2008 ou début 2009, pour ces faits commis en 2002.
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