Une nouvelle étude révèle qu’à Halluin, Roncq, Neuville-en-Ferrain, ou Linselles, communes du nord de la France, on atteint des records de taux de dioxine dans le sang des habitants.

« Libération » revient aujourd’hui sur la situation critique rencontrée par les habitants de plusieurs communes du Nord, contaminés à la dioxine. Selon une étude publiée mardi, le taux moyen de dioxine dans le sang d’une centaine d’habitants d’Halluin, âgés en moyenne d’une cinquantaine d’années, atteint 43 picogrammes par gramme de matière grasse contre 28 en moyenne en France. Ce taux grimpe à 54 pour les personnes qui consomment oeufs et poulets élevés en plein air, et le record enregistré est de 300 chez un habitant de cette commune.

La dioxine se fixe dans les graisses animales, et donc le plus souvent dans le lait de vache mais aussi dans le lait des femmes qui contaminent ainsi leurs enfants via l’allaitement. Elle est à l’origine d’une augmentation de 9% des risques de développer un cancer du sein, et de 12% du risque de lymphome.

Incinération ou industrie?

L’origine de cette contamination serait à chercher du côté de l’usine d’incinération d’ordures ménagères située à proximité de la commune, usine dont l’incinérateur a été stoppé en 1998 en raison de ses rejets élevés de dioxine, 1 gramme par an. Néanmoins, dans la commune d’Orchies, située entre Lille et Valenciennes, aucun incinérateur à l’horizon et des taux de 40 à 48 picogrammes sont cependant enregistrés. La forte activité industrielle de la région serait peut être en cause.