Samedi à Passay au bord du lac de Grand-Lieu près de la maison des pêcheurs, un observatoire ornithologique mobile a été inauguré. Les différents acteurs étaient réunis autour de ce projet pédagogique malgré leurs dissensions sur la gestion du site.
Classé Natura 2000, situé au sud-ouest de Nantes, Grand-Lieu est le plus grand lac naturel de France avec ses 63 km² en hiver. C’est notamment un site important pour la conservation du vison d’Europe et de la loutre ainsi que plus de 270 espèces d’oiseaux. Ces dernières pourront être découvertes grâce à cet observatoire, installé sur l’initiative du président de la fédération des chasseurs de Loire-Atlantique. Son président, Raymond Guillaud observe que « plus on fera apprécier le site de Grand-Lieu, plus il aura des chances d’être protégé ».
Bataille lacustre
Malgré son apparente quiétude, un combat fait rage entre les scientifiques et les agriculteurs sur la gestion du lac. Chaque camp verrait bien l’autre disparaître. Alors que les agriculteurs militent pour la baisse des niveaux. Loïc Marion, chercheur au CNRS et ancien directeur scientifique de la réserve, accuse « Grandlieu s’envase à cause des effluents de l’amont. […] S’ajoute la prolifération des cyanobactéries activées par les apports de nitrates et de phosphates ». Avec d’autres scientifiques spécialisés dans les zones humides, il estime donc qu’il faut augmenter la profondeur qui ne dépasse que pas les 4 m en hiver et seulement les 1,50 m en été.
Patrice Boret, gestionnaire du parc pour la société nationale de protection de la nature (SNPN), déclare au contraire que « les relevés de profondeur n’indiquent pas cela et des scientifiques nantais pensent au contraire que le lac s’érode depuis quelques dizaines d’années ». « Une hérésie » et du « négationnisme scientifique » selon Jean-Claude Lefeuvre, l’ex-président du conseil scientifique de la réserve. Pendant ce temps, une espèce d’écrevisse continue d’envahir le lac.
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