On recensait moins de 400 000 personnes qui travaillaient en 2006 dans des métiers directement liés à l’environnement. Une hausse de seulement 0,6%, soit un développement surement durable mais limité.
On n’a jamais autant parlé d’environnement ces dernières années, mais en matière d’emploi, la réalité est contrastée selon les chiffres que vient de publier l’Ifen (Institut français de l’environnement). Ainsi, en 2006, la France aurait créé 2.100 emplois dans l’environnement, par rapport à 2005. Alors que l’emploi intérieur global a progressé de 1,1%, l’emploi environnemental aurait enregistré une hausse de seulement 0,6%. Avec très exactement 375.900 personnes qui occupent un poste dans l’environnement, le secteur ne représenterait que 1,5% de l’emploi intérieur.
En matière d’emploi environnemental, les métiers sont très divers. La stricte protection de l’environnement représenterait à elle seule 60% des emplois. Il s’agit ici des métiers liés à la production et à la distribution d’eau potable, la récupération et l’amélioration du cadre de vie. Mais il faut également intégrer au secteur les activités transversales comme la recherche et le développement et l’administration générale en environnement.
Progression contrastée
Cette évolution assez décevante est plutôt générale et touche tous les secteurs, à l’exception des activités transversales et de la récupération qui voient leurs effectifs progresser de façon importante. Le ralentissement de la croissance des dépenses de protection de l’environnement explique en partie ce résultat, l’emploi environnemental étant estimé représentant une dépense environnementale. Son évolution est en effet inférieure à celle constatée en 2005 et à la hausse de la production, à prix courants, de l’ensemble de l’économie.
Mais la croissance modérée de l’emploi environnemental s’explique aussi par l’augmentation de la productivité apparente du travail dans les secteurs de l’environnement. L’emploi lié aux exportations, qui représente 3,7 % de l’emploi environnemental, a perdu 1.900 unités en 2006 (-14 %). En 2006, l’eau et les déchets sont les principaux domaines environnementaux.
Les domaines de la gestion des déchets et des eaux usées représentent la moitié des emplois environnementaux. Ces deux domaines subissent une faible diminution de l’emploi. En matière de gestion des déchets qui enregistre une baisse de 400 emplois, la baisse est essentiellement constatée dans les emplois publics. Avec une baisse de 700 emplois, la diminution des effectifs dans le domaine des eaux usées s’explique essentiellement par la baisse des dépenses d’épuration industrielle.
Réhabilitation des sols et eaux en forte hausse
Sur la période 1997-2006, l’emploi dans l’environnement a progressé de manière contrastée. Si le secteur des eaux usées a augmenté de seulement 1 % par an, la gestion des déchets s’est développée nettement plus rapidement, de 3,4 % par an. Un seul domaine voit son emploi croître de façon importante, celui de la réhabilitation des sols et eaux avec une hausse de + 40,7 %. Mais cette hausse ne représente que 600 emplois supplémentaires. Les activités transversales voient leurs effectifs augmenter de 3,3 %, représentant 1 300 emplois supplémentaires.
Les effectifs s’accroissent de 1.200 unités dans le secteur de la récupération du fait de la progression de la collecte de produits recyclables, de l’augmentation des investissements, des tensions sur les marchés mondiaux de certains matériaux et de l’apparition de nouvelles filières de valorisation des produits en fin de vie. La gestion des déchets radioactifs bénéficie d’une croissance de l’emploi de 4 % pour 2006.
2/3 des emplois dans le privé
Avec 248 200 emplois en 2006, le secteur privé représente les deux tiers des emplois générés par l’activité environnementale. Les « éco-entreprises », qui produisent des biens ou services spécifiquement environnementaux, représentent environ 221.300 emplois, dont 140 200 dans les services et 67 800 dans le BTP lié à l’environnement. Le secteur privé a connu une croissance de 2.600 emplois en 2006, avec des évolutions contrastées selon les sous-secteurs. Dans les services marchands, il bénéficie d’une forte hausse de 5.300 emplois, pour atteindre 140 200 unités en 2006, alors que l’emploi dans les services non marchands stagne.
Les autres activités spécifiquement environnementales du secteur privé représentent 81.100 emplois en 2006, en baisse de 1.700 unités. Cette diminution est surtout marquée dans les activités de travaux publics-construction avec une baisse de 1 000 postes et de fabrication d’équipements avec 700 en moins. Les activités non spécifiquement environnementales liées aux investissements des entreprises et administrations ont perdu 1.300 emplois. Elles occupaient 9.900 personnes en 2006.
Finalement, l’emploi environnemental dans le secteur public a peu varié. Les effectifs ont diminué de 500 personnes, pour atteindre 127.700 emplois en 2006, soit le tiers du total. L’augmentation de l’emploi dans l’administration générale n’a pas compensé les pertes dans les autres domaines.
3/4 des offres niveau CAP/BEP
Sur la période 1997-2006, l’ANPE enregistre une croissance annuelle moyenne de 14,3 % des offres pour l’ensemble des 6 métiers environnementaux, contre 3,4 % pour l’ensemble des offres enregistrées au niveau national. Malgré une croissance du PIB de 4,3% à prix courants, plus élevée qu’en 2005, l’année 2006 se caractérise par une augmentation peu marquée des offres d’emploi environnemental à 2,1%.
Cette augmentation mesurée des offres d’emploi en environnement s’explique notamment par la diminution importante des offres pour le métier de cadre technique de l’environnement, en baisse de plus de 13%), les offres pour les autres métiers continuant de croître. Les trois quart des offres concernent les métiers à qualification inférieure au bac. Le métier d’agent d’entretien et d’assainissement représente ainsi 59 % des petites annonces.
Dynamisme des énergies renouvelables
Malgré ces chiffres plutôt décevants, le secteur des emplois verts dispose néanmoins d’une belle locomotive avec les énergies renouvelables. Occupant déjà 40.000 personnes, le syndicat des ENR vise la création de 75.000 postes en plus d’ici 2010.
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