La Commission des comptes de l’agriculture de la Nation s’est réunie le 1er juillet pour examiner les comptes de l’agriculture française pour l’année 2007. Les résultats confirment très largement les prévisions du mois de décembre 2007. Ainsi, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié progresse de 17 % en termes réels par rapport à 2006.
Cette seconde année de hausse permet au revenu agricole de retrouver, après sept ans de baisse, son niveau de 1998. Il se situe à plus du double de la moyenne des pays européens, si l’on retient le résultat agricole par actif, indicateur utilisé pour les comparaisons européennes.
Selon le communiqué du ministère de l’Agriculture, ses résultats favorables s’expliquent avant tout par la forte progression de la valeur de la production agricole de 5,7milliards d’euros. Près de 80% sont imputables à la hausse des prix des céréales, des oléagineux et des protéagineux. Les prix des vins s’améliorent également, mais dans une moindre mesure. Les prix des bovins et des porcs sont en baisse.
L’année a également été marquée par la reprise de la hausse des coûts de production avec une augmentation des prix des engrais de 5% et des aliments composés pour animaux de 15,9%.
D’importantes disparités
Ces évolutions génèrent des disparités importantes pour le revenu des entreprises agricoles selon leurs spécialisations :
– le revenu des exploitations de grandes cultures augmente en moyenne de 71 % avec une progression élevée pour les producteurs de céréales, oléagineux et protéagineux et moindre pour les autres productions en raison des baisses de prix des pommes de terre et des betteraves,
– le revenu se redresse en viticulture grâce à un assainissement du marché, mais le revenu des viticulteurs en vin de table reste inférieur de 60% au revenu agricole moyen,
– le revenu des éleveurs est lourdement affecté par la hausse du coût de l’alimentation animale avec une baisse en élevage bovin allaitant de 24,7 %, de 32% en élevage ovin et de 38,4 % dans l’élevage hors sol avec une situation particulièrement difficile en production porcine. L’élevage laitier connaît une situation plus favorable avec une progression du revenu de 2,5 %, conséquence de la hausse de prix du lait.
L’année de tous les contrastes
Pour Michel Barnier, l’année 2007 est l’année de tous les contrastes. L’augmentation du prix de certaines matières premières agricoles sur les marchés mondiaux génère une amélioration du revenu pour certains et constitue une charge pour d’autres. Ce sont les éleveurs qui paient le prix le plus lourd. Le bilan de santé de la PAC qui sera conclu sous présidence française doit être l’occasion à la fois de prendre en compte la réalité des marchés marquée par leur volatilité et de réorienter les soutiens.
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