Dans le cadre du Plan National Santé Environnement lancé en juin 2004, l’INPES vient de publier le 1er Baromètre santé environnement. Si les Français semblent majoritairement bien informés et conscients des risques, la perception est cependant très différente selon l’âge, le niveau social ou le sexe.
Cette étude de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé appréhende, au travers d’une approche centrée sur le cadre de vie et l’habitat de la population, les attitudes, opinions et comportements des Français de 18 à 75 ans face à la perception des risques environnementaux : la pollution des sols, de l’atmosphère, de l’air intérieur et des eaux, les intoxications au monoxyde de carbone et au radon, les légionelles, le bruit et la téléphonie mobile. Le Baromètre santé environnement a été réalisé en France métropolitaine, par téléphone du 22 janvier au 21 mai 2007 auprès de 6 007 répondants.
Bien informés mais pas sur tout
Très sensibles à l’environnement, les Français se sentent, dans l’ensemble, bien informés des risques environnementaux. Sept personnes interrogées sur dix s’estiment plutôt bien informées des risques sur la santé de la qualité de l’eau du robinet (71,3 %), de la pollution de l’air extérieur (69,5 %). Plus de six enquêtés sur dix déclarent être plutôt bien informés des risques liés au bruit (66,1 %), au monoxyde de carbone (65,1 %) et à l’usage des téléphones portables (60,7 %).
En revanche, le sentiment d’information chute sensiblement dès lors qu’il s’agit des risques liés à la légionellose (57,5 %), de ceux liés aux peintures au plomb (54,7 %), des conséquences de la pollution de l’air intérieur (48,3 %) ou de la pollution des sols (44,4 %). Le radon se distingue très nettement : 61,9 % des personnes interrogées n’en ont jamais entendu parler.
Le Baromètre santé environnement met ainsi en évidence des disparités et des lacunes quant à l’information. Les personnes moins bien informées étant surtout des jeunes de 18-25 ans, des personnes de niveau d’étude inférieur au bac et de faible niveau de revenus.
Majoritairement conscients des risques
L’amiante est de loin considéré comme un des risques environnementaux les plus dangereux pour la santé des Français, 67,7 % estiment qu’il présente un risque très élevé. Viennent ensuite le monoxyde de carbone, les peintures au plomb et l’exposition solaire, présentant un risque élevé pour plus de 80 % des personnes interrogées. La gravité des risques liés à la pollution des sols, aux légionelles, à l’utilisation des produits ménagers, de bricolage et de jardinage ou au bruit est quant à elle partagée par sept enquêtés sur dix.
Interrogées sur leurs craintes personnelles d’être affectées par une maladie environnementale au cours de leur vie, plus de quatre personnes sur dix estiment courir un risque plutôt élevé de développer un cancer du fait de leur environnement. De même, un tiers évoque la probabilité de développer des troubles anxieux, du stress ou des troubles du sommeil.
Perception différente selon les Français
D’une manière générale, ce sont les ouvriers qui manifestent plus de craintes de contracter au cours de leur vie des maladies liées à l’environnement (50,3 % craignent de courir un risque de cancer). Les femmes pensent davantage que les hommes courir des risques élevés de troubles tels que l’anxiété, le stress et les troubles du sommeil (37,8 % contre 32,7 % chez les hommes). Les hommes sont proportionnellement plus nombreux à percevoir des risques de développer des maladies cardiaques (33,2 % par rapport à 27,6 % chez les femmes), des maladies professionnelles (24,8 % par rapport à 15,8 % chez les femmes) et des maladies liées à l’amiante (15,1 % par rapport à 10,4 % chez les femmes).
La crainte de contracter des allergies ou des maladies respiratoires liées à l’environnement est plus fréquente dans les agglomérations, et notamment en région parisienne (39,4 % par rapport à 31 % dans le reste de la population).
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