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porte_fenetre.JPGL’Agence française de sécurité sanitaire (Afsset) vient de rendre son avis sur les risques sanitaires pour la population générale, liés à l’exposition au formaldéhyde, un polluant très courant dans nos foyers.

La pollution de l’air intérieur fait l’objet depuis plusieurs années d’une attention toute particulière après avoir été longtemps sous-estimée, pour ne pas dire oubliée. L’Afsset émet certaines recommandations utiles pour limiter les risques sur la santé de cette forme d’aldéhyde, sans toutefois considérer que la situation actuelle est inquiétante.

Le formaldéhyde est l’un des polluants classiques de l’air intérieur. Encore appelé méthanal ou formol, il est présent dans de nombreux produits de construction et de consommation d’usage courant (produits de bricolage, meubles, produits d’entretien, produits cosmétiques?). Les expositions au formaldéhyde peuvent conduire à la survenue d’irritations oculaires ou nasales, notamment pour les individus les plus sensibles.

La fréquence de survenue et la sévérité de ces effets ne pouvant être estimées en l’état actuel des connaissances, l’Afsset recommande en amont de limiter l’usage du formaldéhyde et de définir des limites de concentration maximale dans les produits de construction et de consommation courante ; d’améliorer l’étiquetage des produits de consommation courante de manière à limiter l’usage des produits les plus émissifs.

Aérer l’habitat

Plus en aval, l’Afsset recommande d’encourager une meilleure ventilation des environnements intérieurs ; de s’appuyer sur les valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI) proposées par l’agence dans son rapport de 2007 sur le formaldéhyde, pour au besoin mettre en place des stratégies de surveillance et de gestion adaptées. L’Afsset insiste sur la nécessité d’aérer l’habitat et de respecter les précautions d’usage lors de l’utilisation de produits de consommation courante.

Au niveau européen, le formaldéhyde est classé cancérogène de catégorie 3. C’est-à-dire que le formaldéhyde est considéré comme une substance préoccupante pour l’homme en raison d’effets cancérogènes possibles mais pour laquelle les informations disponibles ne permettent pas une évaluation satisfaisante (preuves insuffisantes).

Substance cancérogène avérée

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé, en juin 2004, le formaldéhyde comme substance cancérogène avérée pour l’homme (groupe 1). Cependant, les niveaux d’exposition restent largement inférieurs aux seuils mentionnés dans la littérature considérés comme protecteurs de l’apparition du cancer du nasopharynx.

Au final, le risque pour la population générale de développer un cancer du nasopharynx suite à l’inhalation de formaldéhyde seul semble négligeable au vu des niveaux de concentration mesurés actuellement dans l’air. L’Afsset reste vigilante sur le sujet et recommande de continuer les études et plus précisément d’améliorer les connaissances sur les sources et les niveaux d’exposition de la population générale.

Un rapport pour les travailleurs exposés

L’agence rendra dans les prochains mois son rapport concernant les risques sanitaires pour les travailleurs liés à une exposition au formaldéhyde. On considère que 200.000 travailleurs seraient confrontés de manière récurrente à cette substance en France, selon l’Institut National de Veille Sanitaire.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) est un établissement public administratif de l’Etat placé sous la tutelle des ministres chargés de la santé, de l’environnement et du travail. L’agence a pour mission de contribuer à assurer la sécurité sanitaire dans l’ensemble des milieux de vie, incluant celui le travail et d’évaluer les risques sanitaires liés à l’environnement en général et à l’environnement professionnel en particulier.

L’Afsset anime et coordonne un réseau d’organismes disposant des capacités d’expertise scientifique. Elle s’appuie sur 300 experts issus d’une centaine de structures majoritairement publiques. Ses procédures d’expertise reposent sur la compétence et l’indépendance des experts ainsi que sur la qualité de son expertise fixée par la norme AFNOR NFX50-110.

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