Grâce à ses efforts de recherche, la Lyonnaise des Eaux (groupe Suez) propose aux collectivités locales une palette de solutions techniques pour améliorer le rendement de leurs réseaux d’eau potable. Depuis 2003, l’entreprise a ainsi économisé l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitants. Elle teste actuellement sa dernière innovation : la SMARTBALL un système de détection de fuite pour des réseaux de grande longueur.
La Lyonnaise des Eaux, en partenariat avec la société ADVITAM, spécialisée dans l’inspection et la surveillance d’ouvrages civils, vient de tester, pour la première fois en Europe, une nouvelle technique de détection des fuites : la SMARTBALL. Ce système permet de localiser très précisément les fuites et de les quantifier. Il est particulièrement adapté aux réseaux urbains d’un diamètre supérieur à 800 millimètres.
Un capteur acoustique, placé au centre d’une balle en mousse est introduit dans la canalisation qui peut rester en service. Transportée par l’eau, la balle enregistre l’ensemble des informations relatives aux fuites. Grâce à sa forme ronde et à sa petite taille (65 millimètres de diamètre), elle circule partout, y compris dans les vannes et inspecte ainsi de grands linéaires de conduites. À l’issue de l’inspection, les services de la Lyonnaise des Eaux récupèrent la balle et son capteur et peuvent ainsi analyser immédiatement toutes les données enregistrées.
« De grandes oreilles »
La Lyonnaise des Eaux avait déjà mis en place à Dijon un système permanent de recherche de fuites très innovant : 180 capteurs de détection acoustique équipés d’émetteurs GSM sont installés en poste fixe sur le réseau de la Ville. Le bruit provoqué par une fuite située dans un rayon de 200 mètres est enregistré par les capteurs et transmis en temps réel vers un logiciel d’analyse des données. Le procédé est particulièrement adapté à la détection des fuites sur l’écheveau de canalisations que constituent les réseaux en zones urbaines. En 2007, les économies d’eau déjà réalisées sur le réseau de Dijon s’élevaient à 1,2 million de mètres cube. Cette technique préfigure les « réseaux intelligents » car elle permet d’assurer une surveillance et une maintenance en temps réel du réseau. Elle est également déployée aujourd’hui à Auxerre (Yonne), Chaumont (Haute-Marne), Chalon sur Saône (Saône et Loire), Laon (Aisne), Maromme (Seine-Maritime).
« Un panache de gaz »
Si les techniques de détection acoustique sont les plus répandues, elles ne peuvent pas toujours être utilisées en raison de la nature du sol, du type de canalisations et de la faible pression d’eau qui peuvent perturber la propagation du bruit. La Lyonnaise des Eaux utilise alors la technique du gaz traceur qui pallie ces inconvénients et l’absence de points d’accès à la canalisation. Elle consiste à injecter un gaz inerte (sans danger) dans le réseau d’eau sous pression. Le gaz, qui s’échappe à l’endroit de la fuite, est détecté à l’aide d’un spectromètre analysant l’air du sol aspiré par une pompe à vide placée à la surface du sol. Cette technique a été utilisée à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) sur un réseau de 7 kilomètres de longueur ainsi qu’à Valréas (Vaucluse) et à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or).
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