Dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la mort de 16 dockers du port de Dunkerque, victimes de l’amiante, un ancien médecin du travail du port, le docteur Françoise Bezu, a été mise en examen mardi à Paris pour « homicide involontaire » et « non assistance à personne en péril ».
La juge d’instruction du pôle santé publique de Paris en charge de l’affaire, reproche au Dr Bezu une insuffisance d’action, des fautes caractérisées, des imprudences, ainsi que des négligences particulièrement graves dans le cadre de sa mission de médecine du travail entre 1970 et 1995.
Identifier et signaler
Selon l’avocat des parties civiles, « le médecin du travail doit connaître les conditions de travail des salariés, identifier les risques sanitaires; les signaler aux employés ou à leurs représentants et conseiller les chefs d’établissement sur les mesures à prendre« .
Il s’agit du second médecin du travail mis en examen dans une affaire d’amiante. Le premier était le Dr Claude Raffaelli, médecin du travail des usines Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau dans le Calvados.
Qu’un début…
Selon Michel Ledoux, l’avocat des parties civiles, « après le médecin du travail, la justice devrait s’intéresser aux employeurs des dockers, entrerpises de manutention et direction du port de Dunkerque« , avant de rappeler que quelques « 4.000 dockers travaillaient dans les années 70 sur le port de Dunkerque. Importée d’Afrique du Sud ou d’URSS, l’amiante, contenue dans des sacs du jute, était sortie avec des crochets des cales des navires par des dockers sans protection, agissant dans un milieu confiné au milieu des poussières d’amiantes« .
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