Actionnaire à 25 % du belge SPE, le britannique Centrica annonce aujourd’hui vouloir « monter » sa participation à 51%, en exerçant son droit de préemption sur les 25,5% détenus par GDF. L’ambition d’EDF en Belgique enregistre un sévère coup de frein.
Même à prix d’or, EDF souhaitait acquérir les 25,5% du capital de SPE détenus par GDF. SPE est un acteur stratégique qui représente 10% du marché énergétique belge. Le 20 juin dernier, l’électricien français avait conclu un accord avec Gaz de France, qui est contraint de céder sa participation pour répondre aux exigences de la Commission européenne dans le cadre de la fusion avec Suez.
Mais l’accord conclu entre EDF et GDF était suspendu à la position de Centrica, actionnaire de SPE, qui pouvait préempter cette cession. Malheureusement pour EDF, c’est précisément la décision prise par Centrica. Le britannique s’aligne donc sur le prix élevé proposé par EDF et paiera 515 millions d’euros, plus 105 millions pour des droits de tirage sur 635 MW des centrales d’Electrabel.
Ambition européenne de Centrica
» C’est un pas logique de plus, qui nous donne le contrôle du deuxième producteur d’électricité de Belgique, l’un des marchés les plus dynamiques d’Europe » souligne Sam Laidlaw, le directeur général de Centrica, dans un communiqué. Le groupe britannique a en effet entrepris de se développer en Europe depuis quelques années. Présente en Espagne depuis 2002, en Allemagne depuis 2006, aux Pays-Bas et en Belgique donc, depuis 2005, l’entreprise britannique se développe fortement en Europe depuis plusieurs années.
Pour les analystes, Centrica confirme son ambition en Europe et sa stratégie de se développer en amont, que ce soit pour le gaz ou l’électricité. Avec le contrôle de SPE, Centrica met la main sur environ 1,5 million de clients en Belgique, soit 20 % du marché, et un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros.
15% de la production belge… à terme
SPE bénéfice actuellement d’une capacité de production électrique de 1,6 gigawatt, essentiellement grâce au gaz. Mais cette puissance installée devrait passer à 2,235 gigawatts avec les 635 mégawatts de capacités de production nucléaires que Suez s’est engagé à lui céder dans le cadre d’un accord conclu avec les autorités pour réduire la domination de sa filiale Electrabel, principal électricien du pays. A terme, SPE détiendra environ 15 % des capacités de production belges.
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