A l’occasion du 60ème anniversaire du barrage de Génissiat, dans l’Ain, Jean-Louis Borloo a présenté un grand plan de relance de la production hydroélectrique française. Ce plan constitue la première étape de l’exercice de programmation énergétique pour 2020 élaboré dans le droit fil des conclusions du Grenelle Environnement.
Le ministre souhaite que la France aille jusqu’au bout de son potentiel dans chaque filière d’énergies renouvelables pour atteindre l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables d’ici 2020. Il présentera ce plan devant le Parlement à la rentrée prochaine.
Avec une production annuelle de 70 térawatts-heure par an et une puissance installée de 25 000 MW, l’hydroélectricité constitue la première source d’électricité renouvelable en France. Sa part dans la production nationale d’électricité est de 12 %. Notre pays dispose ainsi du 2ème parc installé en Europe (après la Norvège).
400 barrages entrent dans la concurrence
S’agissant du premier volet de ce plan de relance de l’hydroélectricité, Jean-Louis Borloo a annoncé hier la signature du décret autorisant la mise en concurrence des concessions. Le plan de relance prévoit en effet le renouvellement des concessions des 400 plus grands barrages français.
Selon le communiqué officiel du ministère, les candidats à l’exploitation devront impérativement répondre à 3 exigences : une exigence absolue de sécurité des installations, une exigence d’efficacité énergétique afin d’exploiter au maximum le potentiel de production des barrages français, enfin une exigence d’exemplarité en termes de qualité des eaux, de respect de l’environnement et des écosystèmes.
Les appels à candidature auront lieu en 2009. La procédure de renouvellement devant durer environ 3 ans, les premières concessions devraient être attribuées à partir de 2012.
Second volet
Un second volet prévoit un soutien massif de l’Etat aux investissements effectués dans les barrages, conformément aux engagements du Grenelle Environnement. Le premier objectif est d’augmenter nos capacités de production : les turbines de nouvelle génération permettront d’accroître de 30 % la puissance électrique des barrages.
Le deuxième objectif est de renforcer la sécurité de notre alimentation en électricité. En effet, l’électricité hydraulique est la seule forme de stockage d’électricité à grande échelle. Le but est de développer les stations de pompage (STEP) pour assurer une alimentation stable en période de pointe sans recourir aux centrales à fioul. Rien qu’en région Rhône-Alpes, les stations de pompage permettraient d’augmenter la puissance électrique de 10 %.
De même, l’Etat souhaite développer le petit et le micro hydraulique (standardisation des turbines).
Troisième volet à la rentrée
Enfin, le troisième volet de ce plan consiste à reconquérir la qualité des eaux des fleuves et des rivières français. A cet effet, Jean-Louis Borloo annoncera ce plan de reconquête à la rentrée. L’office national de l’eau et des milieux aquatiques effectue actuellement un inventaire des 40 000 obstacles (piles de pont, anciens moulins désaffectés, retenues d’eau) à la libre circulation des espèces présentes sur les cours d’eau français. Les Agences de l’eau participeront financièrement aux programmes de suppression des obstacles dangereux ou abandonnés. Enfin, les nouveaux équipements hydroélectriques devront respecter les milieux naturels.
Fidèle à l’esprit du Grenelle Environnement
Le ministre souhaite que tous ces engagements figurent dans une convention sur l’hydroélectricité durable discutée par l’ensemble des parties prenantes du Grenelle Environnement. Ces mesures seront financées par un relèvement du plafond des redevances des concessions hydroélectriques versées par les entreprises exploitantes, que le Gouvernement proposera au Parlement dans le cadre du débat sur le projet de loi Grenelle Environnement.
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