Selon l’étude réalisée par l’AFSSET, publiée en septembre 2007, si l’on appliquait dès à présent les nouveaux critères de la réglementation, qui sera en vigueur en 2015, le pourcentage de sites non-conformes pour la baignade passerait de 4,9 à 7,6 pour les eaux douces et de 3,6 à 5,5 pour les eaux de mer. De son coté, la Surfrider Foundation Europe a mené une étude sur le même principe, mais selon une méthodologie différente, qui conclut que 131 plages – soit 10% des plages du territoire français – pourraient être aujourd’hui fermées.
Quelle que soit la méthode retenue, les résultats convergent sur la nécessité d’une mobilisation rapide de tous les acteurs pour être au rendez-vous de 2015. Enjeu environnemental et sanitaire, l’amélioration de la qualité des eaux de baignade revêt également pour les collectivités territoriales concernées une dimension économique, en termes d’attractivité touristique. A cet égard, Nathalie Kosciusko-Morizet, se rendra sur la plage de Trestraou à Perros-Guirec, vendredi 1er août 2008, pour lancer la nouvelle certification qui permettra aux sites de baignade de se mettre en conformité avec les nouvelles exigences de la directive.
A cette occasion, la secrétaire d’Etat dévoilera le logo officiel qui sera le signe de reconnaissance pour permettre aux vacanciers d’identifier les sites qui auront été certifiés. Les premières labellisations sont attendues dès 2009. « L’aspiration grandissante de la société à vivre dans un environnement sain et agréable est une tendance de fond. Cette exigence s’exprime de plus en plus au moment du choix de la destination des vacances. Nul doute que l’obtention de cette certification constituera un atout concurrentiel à valoriser par les collectivités territoriales pour développer la fréquentation touristique » estime Nathalie Kosciusko-Morizet.
Un référentiel commun de gestion et de surveillance
Afin d’inciter les élus à prendre dès maintenant une longueur d’avance sur l’échéance de 2015, le MEEDDAT et le Ministère de la Santé, des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative ont travaillé conjointement avec les ministères en charge de l’intérieur et du tourisme, l’Association des élus du littoral (ANEL) et l’Association nationale des maires des stations classées et des communes touristiques (ANMSCCT), à un référentiel commun de gestion et de surveillance de la qualité des eaux de baignade. Le site de Trestraou est au nombre des plages tests qui participent à la finalisation de cet outil.
Quatre principales améliorations
Quatre principales améliorations s’inscrivent au coeur de cette démarche de certification :
– la définition d’un « profil de plage » avec l’identification de l’ensemble des facteurs possibles de
classement (maîtrise des rejets d’eau fluviale, réseaux d’assainissement, pollutions d’origine agricole ou industrielle, …) ;
– l’abaissement des seuils de tolérance des facteurs microbiologiques, comprenant notamment le durcissement des normes sur les Escherichia coli (E. Coli) – dont la valeur impérative passe de 2000 (directive de 1976) à 500 bactéries tolérées, pour 100 ml d’eau ;
– l’actualisation des analyses et le renforcement du suivi de la qualité. Les études portent désormais sur l’année en cours – et non plus sur l’année précédente – et le classement intègre, à présent, les données des quatre dernières années, au lieu d’une seule auparavant. De plus, la certification se renouvelle tous les trois ans, avec l’obligation d’un audit annuel ;
– le dispositif de transparence et d’information auprès du public, avec une communication quotidienne des résultats d’analyse de la qualité des eaux (affichage sur le site de baignade et mise en ligne sur internet).
Dans un souci de cohérence, une réflexion est actuellement en cours pour intégrer ce nouveau dispositif au « Pavillon Bleu ». La certification, nouvelle référence en matière de qualité des eaux de baignade, pourrait ainsi devenir un pré-requis pour obtenir ce label environnemental à vocation plus généraliste.
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