Avec un bénéfice net en chute de 65% au premier trimestre, British Energy se révèle une cible moins attractive que prévue. Toujours intéressé par le rachat des centrales nucléaires du groupe, EDF pourrait cependant se montrer plus prudent dans la nouvelle offre qu’il soumettra prochainement aux actionnaires britanniques.
En pleines négociations avec l’électricien français, les chiffres de British Energy tombent mal pour ses dirigeants. Le bénéficie net du groupe britannique a littéralement dégringolé de 65% au premier trimestre, à 78 millions d’euros. En une année, la marge nette du groupe sur 12 mois glissants est passée de 19,4 % à seulement 7,9 % des ventes.
Ses mauvais chiffres s’expliquent essentiellement par l’arrêt forcé de plusieurs centrales nucléaires du leader de la production d’électricité en Grande-Bretagne. Disposant d’unités vieillissantes, plusieurs centrales connaissent des problèmes de sécurité dont certaines ont dû être tout simplement stoppées. Et ces arrêts ont des conséquences très directes.
Production en baisse, coûts en hausse
Depuis début 2008, les centrales nucléaires de British Energy ont produit 27% d’électricité de moins qu’un an auparavant. Ses réacteurs ne fournissent plus qu’environ 49,5 terawattheures (Twh), soit à peine 57 % de leur capacité maximale théorique.
Mais ce n’est pas tout. Pendant que la production énergétique de British Energy connaît de sérieux ratés, ses coûts de maintenance de ses vieilles centrales sont en forte hausse. Estimée à l’origine à 50 millions de livres, la facture atteindrait désormais les 115 millions de livres.
Une situation compliquée qui devrait toutefois s’arranger. Selon son président Bill Coley, les réacteurs de Heysham et Hartlepool devraient redémarrer cet automne, après une coupure de plus d’un an. Parallèlement, les travaux en cours à Dungeness ne seront pas prolongées. Enfin, British Energy a augmenté ses tarifs d’électricité, 12% en un an, et cela n’est sans doute pas fini.
Qui du rachat de British Energy par EDF ? Les résultats publiés par British Energy font forcément réfléchir Pierre Gadonneix, le patron français, et son partenaire Centrica. Surtout que les actionnaires de British Energy se montrent très gourmands. Ils n’ont pas hésité à repousser la première offre d’EDF, considérée par les analystes comme pourrant élevée, de 15,5 milliards d’euros. Pourtant les dirigeants britanniques assurent être toujours en « discussions avancées » avec EDF et Centrica.
Centrica seul ?
Détenteur de 35,2% du capital de British Energy, l’Etat britannique se dit de son côté toujours favorable à une cession à EDF. Mais la question du prix semble épineuse. A en croire le magazine L’Express, Pierre Gadonneix préparerait une deuxième offre avec un supplément de prix payable selon certains critères « comme la bonne marche de la production d’électricité ou le nombre de terrains susceptibles d’accueillir de nouveaux réacteurs nucléaires ». Parallèlement, Centrica réfléchirait à une offre sans EDF si ce dernier décidait d’abandonner l’opération.
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