Deux ans après le déversement de déchets toxiques à Abidjan par le Proba Koala, le dossier ne semble toujours être réglé que ce soit au plan environnemental que d’un point de vue juridique.
Le 19 août 2006, le Probo Koala, cargo affrété par la société Trafigura, déversait des tonnes de déchets toxiques sur divers sites de la capitale ivoirienne. C’était il y a deux ans mais il y a une dizaine de jours, Okechukwu Ibeanu, le rapporteur spécial de l’ONU, en mission à Abidjan, appelait la communauté internationale à l’aide pour dépolluer la ville.
En effet, il conclut dans son rapport que « des sites n’ont pas toujours été décontaminés et continuent à menacer les vies et la santé de dizaines de milliers d’habitants« . Selon lui, « la population d’Abidjan a besoin d’une assistance urgente« . Des habitants « continuent de se plaindre de maux de têtes, de lésions cutanées, de problèmes de nez, de gorge, de troubles digestifs » rapporte-t-il.
Un accord remis en cause
L’accord conclu entre l’affréteur Trafigura et l’Etat ivoirien est remis en cause par le rapporteur. La société avait en effet payé 152 millions d’euros en échange de l’abandon des poursuites et la libération de deux de ses cadres emprisonnés à Abidjan. Or, les indemnités destinées aux victimes ne représentent qu’une partie de la somme reçue.
L’association Robin des bois déplore cet état de fait. « Çà fait deux ans qu’on parle mais rien n’a avancé concrètement. Il manque une impulsion politique forte, notamment de l’Europe. L’enjeu est très important, ce sont bien de déchets européens dont on parle » confie Charlotte Nithart à « Libération ».
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