Le procureur du tribunal correctionnel de Bordeaux a requis hier 8 mois de prison ferme et quatre ans de privation de « droits civils, civiques et familiaux » à l’encontre de José Bové, dans le cadre du procès de douze militants anti-OGM.
Jérôme Bourrier, le représentant du ministère public commentait hier son réquisitoire. « Il est temps pour José Bové de mettre fin à des agissements compulsifs qui résultent d’un Oedipe mal négocié« . Il fait clairement allusion au père du leader altermondialiste qui est un ancien chercheur en agronomie.
S’agissant des autres participants à l’action anti-OGM de novembre 2006 à Lugos en Gironde, le ministère public a requis six mois de prison avec sursis pour deux autres prévenus, et quatre mois avec sursis pour les neuf autres.
Producteur contre « casseur »
Par ailleurs, Marc Giblet, l’exploitant agricole qui avait tiré un coup de feu et percuté des véhicules garés devant son exploitation, il a été requis à son encontre 10 mois de prison avec sursis. Alors qu’il était envisagé pour l’exploitant de tenir compte de la légitime défense, José Bové a quitté la salle accompagné d’un autre faucheur pour manifester sa colère.
Marc Giblet a demandé de son côté que soit écarter la théorie de la traçabilité, expliquant que l’objectif de cette action était uniquement de rendre son maïs impropre à la consommation, ce qui est la définition d’un acte de dégradation. « Moi, je suis un producteur de nourriture et il y a en face des casseurs » indiquait-il au tribunal.
« Scandaleux »
Le député-maire Vert de Bègles, Noël Mamère, cité comme témoin lors de ce procès commentait le réquisitoire du représentant du ministère public. Selon lui ce dernier « ne s’est pas comporté comme un juge mais comme un politique » ajoutant que son réquisitoire « est scandaleux et politique, c’est de l’acharnement« .
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