Les Ministres africains de la Santé et de l’Environnement ont décidé de constituer une alliance stratégique dans les domaines de la santé et de l’environnement aux fins de réduire les risques environnementaux qui pèsent sur la santé et le bien-être humains.
Au terme d’une réunion inédite tenue au Gabon, les ministres ont adopté et signé la Déclaration de Libreville qui engage les Gouvernements à prendre des mesures adéquates pour stimuler les changements nécessaires au plan stratégique et institutionnel et en matière d’investissements, permettant de tirer le plus grand parti des synergies entre la santé, l’environnement et d’autres secteurs concernés.
Selon le Dr Luis G. Sambo, Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique, cité dans le communiqué du PNUE, « la signature de cette déclaration historique, constitue la première étape pour sauver les vies de millions de personnes des effets néfastes des changements que subit l’environnement. Nous travaillerons ensemble pour promouvoir des alliances stratégiques entre la santé et l’environnement. Je me félicite que nous ayons réussi à obtenir l’engagement politique pour promouvoir les changements institutionnels nécessaires à l’amélioration de la santé et du bien-être des communautés dans la région. »
Des causes fondamentales liées aux problèmes économiques
Après des discussions sur diverses questions, les délégués ont estimé que les causes fondamentales de la dégradation environnementale à l’échelle mondiale sont liées aux problèmes économiques comme la pauvreté généralisée, les modes de production et de consommation non durables, la répartition inéquitable des richesses et le fardeau de la dette. Ces problèmes se traduisent par le paludisme, la tuberculose, le choléra, la fièvre typhoïde, la dracunculose, l’helminthiase, la schistosomiase, l’asthme, la bronchite et les maladies cardiovasculaires pour lesquelles des millions de personnes vivant dans la région payent un lourd tribut.
Selon le Dr Maria Neira, Directrice du Département de la Santé Publique et de l’Environnement de l’OMS « la Déclaration de Libreville est un événement important pour l’Afrique. Nulle part ailleurs, l’impact des risques environnementaux sur la santé humaine ne se fait sentir avec autant d’acuité. Le défi maintenant est de veiller à ce que l’Afrique s’engage dans le programme mondial de santé environnementale« .
Les délégués ont souligné la nécessité d’aborder ensemble les questions de santé, d’environnement et de développement économique qui sont étroitement liées, de manière à générer de nouvelles synergies en matière de réduction de la pauvreté et d’équité sociale. Les Ministres ont exprimé leur volonté de rechercher activement des partenariats avec la société civile, notamment le secteur privé, et de faire appel à leur expertise pour effectuer les changements susceptibles de contribuer à l’amélioration de la situation environnementale de l’Afrique.
Une conférence historique
Angélique Ngoma, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique chargé de la Famille et de la Promotion de la Femme du Gabon a déclaré : « Cette conférence restera dans les annales de l’histoire africaine comme étant la première qui a suscité une synergie d’action politique et de complémentarité, entre la santé et l’environnement, pour le développement durable« .
La déclaration exhorte les Etats Membres notamment à:
– Mettre à jour leurs politiques nationales et les cadres de coopération sous régionaux et régionaux pour y aborder de manière plus efficace la question des liens entre la santé et l’environnement par l’intégration de ces liens dans les politiques, les stratégies et les plans nationaux de développement ;
– Assurer l’intégration des objectifs convenus dans les domaines de la santé et de l’environnement dans les stratégies de réduction de la pauvreté ;
– Mettre en ?uvre des programmes prioritaires intersectoriels à tous les niveaux en santé et environnement visant à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement ;
– Renforcer les capacités nationales et régionales pour permettre d’aborder la question des liens entre la santé et environnement par la création et le renforcement d’institutions de la santé et de l’environnement.
Agir ensemble
Exprimant son appréciation pour les résultats obtenus au cours de cette conférence interministérielle historique, le Directeur du Bureau Régional pour l’Afrique du PNUE, Mounkaila Goumandakoye a, pour sa part, déclaré : « Pendant trop longtemps, la santé et l’environnement ont cherché à faire face aux conséquences en aval des politiques concernant l’environnement, la santé et le développement économique, qui ont été conçues en parallèle et non pas de concert. En mettant en exergue les liens inextricables entre la santé humaine, la durabilité des écosystèmes et les biens et services qu’ils fournissent, cette conférence inédite en Afrique réaffirme que le travail du secteur de l’environnement concerne le bien-être humain et qu’en agissant ensemble, de manière proactive, la santé et l’environnement sont des partenaires essentiels au développement dans l’atteinte des objectifs de développement mondiaux et nationaux.« La conférence qui s’est tenue à Libreville, Gabon, pendant quatre jours, a regroupé des centaines de délégués, notamment, des Ministres de la Santé, des Ministres de l’Environnement, des experts de haut niveau, des universitaires, des décideurs, des institutions bilatérales et multilatérales et des ONG.
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